Défaite pour l’extrême-droite aux Pays-Bas

Défaite pour Geert Wilders - la xénophobie et une attitude anti-européenne ne paient pas. Foto: Fabio Visconti / Wikimedia Commons

(KL) – Voilà une nouvelle encourageante – le parti de Gerd Wilders (qui porte le nom «Parti pour la Liberté – PVV) a encaissé une défaite de rang lors des élections européennes. Donné favori pour ce scrutin, Wilders doit se contenter avec 12,2% des votes et se trouve seulement en quatrième position des partis néerlandais. Autre renseignement du scrutin aux Pays-Bas : le taux d’abstention sera effectivement très élevé pour ces élections européennes. Environ 63% des électeurs ont boudé ces élections. Comprendre – deux Néerlandais sur trois ne s’intéressent plus à l’Europe. Inquiétant.

«Nous nous sommes battus comme des lions», a indiqué Wilder après avoir pris connaissance des premières estimations. Mais cela n’aura pas suffit. Heureusement. Un exemple à suivre dans les autres pays européens. La xénophobie, fort heureusement, ne fait donc pas partie des choses auxquels les Néerlandais aspirent. Après une campagne à la limite du racisme («Voulez-vous plus de Marocains dans votre quartier ? Non ? Alors, je m’en occupe…), Wilders se voit relégué à la place qui est la sienne. A la tête des environs 10% des la population dans les pays européens qui adhèrent aux messages populistes et xénophobes des Wilders et Co.

Ce sont les partis pro-européens qui ont remporté les élections. Le parti centre-gauche D66 se trouve en tête avec 15,6% des votes, suivi par les chrétiens-démocrates avec 15,2% et le parti centre-droit du Premier Ministre Mark Rutte avec 12,3%. Ce résultat ne constitue pas non plus exactement une confirmation de la politique menée par son gouvernement.
Après le parti de Wilders, les social-démocrates obtiennent 10,0, le Parti Gauche anti-européen n’obtient que 3%. Ce qui veut dire que malgré tout ce qu’on a pu entendre pendant la campagne, les électeurs néerlandais se sont réveillés à temps pour finalement s’exprimer en faveur de l’Europe. Espérons que dans les autres pays, les électeurs suivent l’exemple néerlandais.

La première mission du nouveau parlement consistera à se pencher sur une question brûlante – comment faire pour approcher l’Europe institutionnelle aux citoyens européens ? Si deux tiers des Européens expriment une protestation tacite envers les institutions, il faudra se rendre à l’évidence : l’Europe doit changer de cap et s’orienter plus vers les citoyens et les questions sociales. En favorisant «les marchés» et les grands capitaux, comme l’Europe le fait depuis des années, cette Europe s’éloigne de plus en plus de ses citoyens, au risaue de perdre sa légitimité. Considérant que le vainqueur des élections aux Pays-Bas ne totalise que 15% des votes de 37% des électeurs, force est de constater qu’il n’a obtenu que 5 ou 6% des votes théoriquement disponibles. Et ça, pour le vainqueur !

Allez, les autres pays européens – faites comme les Néerlandais : dites «Non» à ceux qui veulent abolir l’Europe et qui prêchent la haine !