Dernière ligne droite dans la course à la succession de Boris Johnson

Aujourd'hui, mercredi, les Tories détermineront les deux candidats à la succession de Boris Johnson. Trois candidats sont encore en lice, mais le favori des élus, ne sera pas le premier choix des adhérents du parti conservateur.

Liz Truss, prendra-t-elle la succession de Boris Johnson? Foto: Foreign, Commonwealth & Development Office / Wikimedia Commons / OGL 3

(KL) – Un à un, les candidats et candidates à la présidence des Conservateurs britanniques sont éliminés. Trois candidats sont encore en lice, et aujourd’hui, le ou la dernier(ère) candidat(e) sera éliminé. Si l’ancien ministre des finances Rishi Sunak gagne tous les votes dans le groupe parlementaire des Tories, les sondages montrent qu’il serait battu par celle qui se trouvera en face de lui. Car une fois les deux derniers candidats déterminés, ce seront les adhérents du parti conservateur qui désigneront le nouveau patron par un vote par correspondance cet été. Le 5 septembre prochain, on devrait connaître le nom de celui ou de celle qui dirigera désormais la Grande Bretagne. Et il est fort à craindre que la politique britannique ne changera pas. Sauf qu’elle deviendra probablement un peu moins fantasque.

Les adhérents des Tories auront un choix difficile à faire. L’un des deux candidats sera sans doute Rishi Sunak, qui risque de ne pas être élu par les adhérents d’un parti xénophobe ayant forcé le Brexit. En face de lui, l’actuelle ministre des affaires étrangères Liz Truss gagnerait le face-à-face autant que la secrétaire d’état du commerce, Penny Mordaunt. Si les Tories peineront à élire un brillant politique en la personne de Rishi Sunak, fils d’immigrants indiens, les deux candidates encore en lice, représentent toutes les deux un courant très conservateur – ce qui laisse présager une succession de Boris Johnson qui ne changera pas la politique désastreuse des Tories, mais qui la présentera de manière un peu plus civilisée.

Encore une fois, le destin du Royaume Uni se trouve entre les mains des environ 160.000 adhérents du parti conservateur. C’est eux qui désigneront non seulement le nouveau chef du parti, mais par ce biais, aussi le prochain premier ministre. Ceci pose quand même la question du fonctionnement de la démocratie britannique. Mais quand les membres d’un seul parti qui représente moins d’un pourcent des Britanniques, décide du destin du pays, il y a un problème. Mais, comme dans d’autres pays, les conservateurs ne peuvent s’imposer que grâce à une opposition extrêmement faible, incapable de défendre des idées politiques et limitant son travail d’opposition aux critiques acerbes des Tories. Mais sans avoir une vision propre pour l’avenir du pays, Labour n’aura aucune chance de renverser la vapeur et de pouvoir déposséder les Tories du pouvoir.

Dans la courte campagne, les nombreux candidats avaient fait un grand détour autour des vraies problèmes actuels. L’ensemble des candidats a parlé de potentielles baisses des impôts, de la façon dont il convient de gérer l’immigration et de la sécurité au pays. Personne n’a parlé du Brexit, de l’Irlande, de la pandémie, du prochain référendum sur l’indépendance écossaise, des relations avec l’Europe. Il y a donc de fortes chances à ce que le ou la prochain(e) premier ministre poursuivre la politique de Boris Johnson qui elle, était déjà la continuation de celle de Teresa May qui elle, était déjà la continuation de la politique de David Cameron. Que la succession de Boris Johnson soit assurée par Liz Truss (qui pour l’instant, n’a pas vraiment brillé comme ministre des affaires étrangères) ou par Penny Mordaunt, la politique britannique restera ce qu’elle est depuis des années – un désastre qui risque de casser définitivement la cohésion du Royaume Uni. Pour l’Union européenne, ceci n’est pas vraiment une bonne nouvelle…

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