Des Jeux Olympiques meurtriers

Joli, la pièce de 500 Yen commémorative. On peut la ramener des Paralympics. Avec le virus... Foto: Ministry of Finance (Japan) / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Ce n’est pas vraiment une surprise – il était évident que les Jeux Olympiques à Tokyo ne pouvaient pas être organisés de manière sûre et que le pays allait connaître une montée spectaculaire du nombre de cas. C’est chose faite, le japon enregistre le plus fort niveau d’infections depuis le début de la crise en 2020. Le rapport entre les Jeux Olympiques qui viennent de se terminer et cette nouvelle montée de cas, semble évident. Mais cela n’empêche pas le Japon de maintenir les Paralympics du 24 août au 5 septembre.

De nombreux observateurs l’avaient pronostiqué – les Jeux Olympiques allaient déclencher une nouvelle « vague » à Tokyo et dans les autres villes où des compétitions avaient lieu. Si on sait aujourd’hui que les autorités japonaises ont enregistré au moins 430 infections parmi les athlètes et officiels accrédités, avec un nombre d’infections parmi les bénévoles qui pourraient, selon des experts japonais, chiffrer par « quelques milliers », cette nouvelle « vague » peut être attribuée au moins en partie, à ces Jeux Olympiques.

Les fédérations sportives, en tout premier lieu le Comité International Olympique (CIO), s’en fichent pas mal. Elles ont encaissé les droits de télévision et les entrées publicitaires et après, c’est le problème du Japon. Mais le cauchemar n’est pas terminé.

Le 24 août prochain, débuteront les Paralympics 2020 à Tokyo et dans d’autres villes japonaises, donc, les Jeux Olympiques des personnes handicapées. Mais après les expériences catastrophiques avec les JO qui poussent le Japon vers la limite de ses capacités hospitalières, comment peut-on réitérer dans une telle situation une manifestation au format comparable ?

Bien sûr, les officiels tiennent le même discours que pour les JO. Bulles, tests, tout est sûr, blabla. On sait aujourd’hui qu’il est impossible, dans le cadre d’une telle manifestation, d’assurer ces « bulles » et que les Paralympics aggraveront la situation au Japon. Mais pacta sunt servanda, surtout lorsqu’il s’agit de contrats entre les stations de télévision, les sponsors et les fédérations sportives. Et s’il faut sacrifier la population du Japon, pour assurer ce chiffre d’affaires, qu’il en soit ainsi.

Toutefois, les fédérations sportives ne seront pas les seuls responsables de cette évolution. Le gouvernement japonais avait parfaitement la possibilité d’annuler les Paralympics, comme il avait la possibilité d’annuler déjà les JO. Triste constat, à faire pour la deuxième fois en peu de temps : lorsqu’il s’agit de gagner de l’argent, la santé publique devient un paramètre négligeable. Mais ce n’est pas comme ça qu’on risque de venir à bout de cette pandémie…