Des mesures de bon sens

Les mesures prises récemment par le Gouvernement Sánchez II procèdent d’un autre paradigme que le fameux mantra macroniste « Il faut que le travail paye ».

Quand entre le train et la voiture, pour se rendre au travail l’usage du premier est remboursé, il n’y a pas photo ! Foto: Falk2 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – L’annonce de la réduction du coût de certains biens de consommation, voire même de la gratuité de certains services en Espagne, embrase depuis plusieurs jours les réseaux sociaux. Pedro Sánchez Pérez-Castejón, le président du gouvernement et non premier ministre, comme le prétendent trop de médias, serait-il devenu un Père Noël apparaissant dans l’hémisphère Nord en plein épisode caniculaire ?

Il faut d’abord comprendre que le gouvernement espagnol a développé plusieurs stratégies visant non pas à contenir une inflation arrivée à son plus haut niveau depuis 37 années, mais à soutenir ses concitoyens victimes de cette inflation. La nuance est de taille, car l’approche de la coalition de gauche actuellement au pouvoir, se focalise sur le quotidien des Espagnols et des résidents de ce pays, non sur la fameuse main invisible et l’hypothétique ruissellement.

Comme le soulignait La Vangardia il y a une dizaine de jours, la hausse persistante et généralisée des prix, oblige nombre de familles à « vivir en modo crisis continuo » (vivre en mode crise continu). Ce qui n’est pas supportable, mais peut se combattre grâce à des politiques mettant l’humain au centre de leurs actions. Baisse de la TVA sur l’électricité, augmentation des retraites, bourses des étudiants revalorisées mensuellement de 100€, prise en charge à 100% des abonnements ferroviaires du 1er septembre au 31 décembre, rien que des mesures de bon sens.

Or, ce bon sens, tous les politiques ne l’ont pas, notamment ceux enclins à favoriser les plus riches au détriment des plus pauvres. Alors, quand le gouvernement présidé par Pedro Sanchez décide de taxer, même temporairement, les bénéfices des grandes institutions financières et des grandes entreprises du secteur de l’énergie, ça fait du bruit dans le Landerneau du Kapital ! Mais une fois de plus, c’est un pays du sud de l’Europe et qui plus est l’un des PI(I)GS, qui montre la voie à suivre !

Pour le train, il n’est pas question de ticket unique à 9€ sur tout le réseau valable durant un mois, comme en Allemagne, et encore moins de gratuité totale pour tous les déplacements. Il s’agit de favoriser l’emploi des transports en communs et de réduire le coût du travail pour les budgets des ménages. N’en déplaise aux chantres du libéralisme, le gouvernement espagnol veut que ses concitoyens travaillent, mais n’accepte pas que les frais découlant de l’activité professionnelle soient source d’appauvrissement, notamment pour les plus modestes.

Donc encore plus clairement, Pedro Sánchez et son gouvernement de gauche, ne vont pas transformer l’Espagne en un gigantesque kolkhoze où plus personne n’aura envie de travailler, tant l’interventionnisme d’un État hors sol détruira le sens même du travail. Beaucoup trop de parallèles inappropriés sont faits, entre le billet à 9€ allemand et la gratuité des abonnements ferroviaires en Espagne. Or, le pays qui favorise le plus les travailleurs, est celui que la partie nord de l’Europe stigmatise régulièrement en l’accusant d’entretenir le farniente !

Quand il est actuellement en Espagne question du coût du travail, il ne s’agit pas des cotisations sociales que doivent verser employeurs et salariés, mais des frais occasionnés par l’activité professionnelle pouvant mettre en péril l’économie domestique. Les Espagnols ne sont pas des lézards qui se dorent la journée au soleil en sirotant de la sangria, et le soir venu, dansent le flamenco jusqu’à l’épuisement !

Conférant une dignité, le travail fait partie intégrante de la mentalité hispanique, et parce que le Gouvernement Sánchez II l’a compris, il développe une politique soutenant les travailleurs aux frais de ceux qui encaissent les dividendes. Un paradigme aux antipodes du macronisme, pour ne citer qu’un exemple parmi tant d’autres…

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