Descente aux enfers

Le modèle allemand s’effondre. La menace de la précarité concerne de plus en plus de personnes, surtout les personnes âgées et les monoparentaux.

En Allemagne, élever un enfant seul, conduit dans 32,9% des cas à la précarité. Foto: Benutzer:Flups / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Nous vivons dans des pays dits « riches ». Super. Sauf que les richesses sont très mal distribuées. Dans une société organisée pour ceux qui en ont le moins besoin, des populations entières titubent vers la précarité. Un sujet qui ne semble pas trop intéresser la politique. Normal, les responsables politiques ignorent tout de la condition de vie de plus d’un cinquième de la population allemande.

Les chiffres sont connus – environ un cinquième de la population allemande vit en-dessous du seuil de la pauvreté. Mais ces chiffres ne disent pas tout, car le pourcentage est beaucoup plus élevé dans certains groupes de la population, comme les monoparentaux, les personnes âgées et logiquement, les personnes à faibles revenus.

Les plus menacés par la précarité, ce sont les monoparentaux qui représentent 40% de tous les foyers en Allemagne. Dans ce groupe de la population, environ un tiers (32,9%!) est menacé concrètement par la pauvreté, ce qui est doublement dramatique dans la mesure où dans ces cas, il y a systématiquement des enfants qui grandissent donc dans la pauvreté.

L’évolution est inquiétante, car le phénomène de la précarité avance à pas de géant – pendant que la politique ferme les yeux. La politique ? Est-ce que la politique est vraiment responsable de tout ? Dans ce cas – oui. Car les systèmes sociaux en Allemagne (Hartz IV, 1-Euro-Jobs etc.) et tel qu’il enferme les personnes dans leur condition. Sortir de ce système pour retrouver une vie « normale » relève de la mission impossible.

Pour combattre la pauvreté, il n’y a qu’un moyen simple – l’argent. Cet argent serait disponible, mais il est dépensé ailleurs. Ne pas combattre la pauvreté, mais se limiter à l’administrer, c’est un choix politique.

La société allemande se trouve actuellement sur une pente raide et ceci est inquiétant. Car la pauvreté galopante constitue le terrain où les extrémistes se renforcent. Que nos responsable le veuillent ou non – il faudra se lancer dans une politique sociale totalement différente. En privant un tel nombre de personnes de leur dignité citoyenne, cela peut un jour se retourner contre ceux qui en sont responsables. Et ça, ça peut arriver plus vite qu’on ne le pense.

1 Kommentar zu Descente aux enfers

  1. HEMMERLÉ Pierre // 14. Februar 2018 um 19:17 // Antworten

    Il est préférable d’être pauvre en Iran ou en Moldavie que de l’être en France ou aux États-Unis. Là, les différences sont plus atténuées, ici elles sont énormes et moins visibles, étouffées par les émissions glamour-télochées.
    Un pauvre en Allemagne est un pauvre ignoré, méprisé et stigmatisé.

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