Désormais, la France voit la vie en bleu et plus en rose…

Lors d’une large victoire de la Droite (et des scores importants pour le FN), seul une poignée de cantons restera au Parti Socialiste en Alsace.

La France a voté - pour le "Retour vers le Futur 5". Foto: Claude Truong-Ngoc / Eurojournalist(e)

(KL) – Voilà, les jeux sont faits, le deuxième tour des élections départementales est passé. Si les Français ont majoritairement fait bloc contre l’extrême-droite, force est de constater que les beaux jours du PS en France sont terminés. Manuel Valls voulait que ces élections départementales aient une valeur nationale – il a eu la réponse. La France s’amuse à jouer au «Retour vers le futur» et qu’on le veuille ou pas, le vainqueur de ce scrutin est Nicolas Sarkozy qui peut envisager 2017 avec un sourire banane.

Si à l’heure de la rédaction de ce billet, les votes ne sont dépouillés que partiellement, les tendances sont claires. C’est l’UMP-UDI qui s’impose un peu partout, le FN a réalisé des scores importants et la dégringolade du PS se poursuit. A se demander comment le gouvernement Valls pourra continuer les deux prochaines années sachant que les Français aient pris une position presque hostile à son égard. Est-ce que le PS commençera enfin à se confronter sérieusement à ses omissions, erreurs et promesses non tenues, comme l’attendent beaucoup d’électeurs déçus ?

Même à cette heure-ci, on peut également arriver à la conclusion que le FN a conquis une base d’électeurs solide, qu’il a dépassé toutes les formations de gauche et qu’il faudra sérieusement songer à 2017 – les Français s’attendent à ce que leurs élus se mettent enfin à «livrer» – autrement, les élections régionales cette année et 2017 risquent de voir virer le bleu vers une autre nuance.

En Alsace, peu étonnant, l’UMP-UDI rafle la mise, seul à Strasbourg et à Wittenheim (68), le PS arrive à garder quelques cantons. Désolant pour le parti au pouvoir à Paris qui, surtout en Alsace, paie cher sa réforme territoriale.

En Allemagne, nous avons Angela Merkel, en France, vous avez Nicolas Sarkozy. On connaît les deux et les sociologues auront fort à faire pour expliquer pourquoi les électeurs et électrices persistent à voter pour des candidats dont on n’apprécie guère la politique qu’ils mènent. A défaut de meilleurs candidats ?

En France, on note également que les électeurs ne font pas confiance aux Verts, ni aux petits partis de la gauche – ceux qui ne sont pas contents (et ils sont nombreux…) se rassemblent à droite. De plus en plus à droite. Avec la menace d’un Front National qui obtient de plus en plus de vote. Sauf lorsque les ténors du FN s’expriment. En principe, tout ce qui reste à faire au FN en amont des prochaines échéances électorales, c’est de se taire. Tant qu’ils ne disent pas des bêtises, ils se démarquent déjà de leur concurrents des partis autrefois appelés «populaires». Inquiétant.

Bon nombre de départements, dont certains fiefs de la gauche (les départements d’où sont originaires François Hollande, Manuel Valls, Martine Aubry et Laurent Fabius passent à droite), ont été conquis par la Droite qui empocherait jusqu’à 74 départements. On verra ces prochains jours si le PS apprendra sa leçon – autrement, la France restera pendant un bon moment à droite. Avec, incroyable, mais fort possible, un président Nicolas Sarkozy 2.0 dès 2017. Cela ne s’appele pas du progrès, mais une regression.

Demain, vous lirez sur Eurojournalist(e) l’analyse des résultats en Alsace.

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