Deux jours consacrés à la mémoire

Déjà aujourd’hui commence la «Journée européenne de la mémoire de l'Holocauste et de prévention de crimes contre l'humanité» qui, en principe, a lieu le 27 Janvier, donc demain.

Pensez à ces victimes la prochaine fois que vous vous sentez tenté par un vote extrémiste. Foto: Tizian Sander / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Comment peut-on commémorer l’Holocauste sans regarder ce qui se passe aujourd’hui autour de nous ? Nos sociétés, un peu partout en Europe, est en train de virer vers une xénophobie primaire stimulée par des populistes en costume-cravate qui ne cessent de nous répéter que notre vie à la mode occidentale soit gravement menacée par une prétendue «islamisation» de nos pays. Il y a 80 ans, nous avions désigné les Juifs comme responsable de tous nos maux, aujourd’hui, ce sont les réfugiés et généralement, tous les étrangers. C’est à cela qu’il faudra penser en commémorant l’Holocauste, car les mêmes mécanismes ayant déjà conduit à l’Holocauste, ont à nouveau été déclenchés.

Les parallèles dans les sociétés européennes des années 30 du siècle dernier et d’aujourd’hui, sont frappantes. Chômage, insécurité, terrorisme, manque de perspectives positives – ce mélange est explosif et dangereux. Et autant l’Allemagne que la France jouent avec le feu. Lors des récentes élections régionales en France, le Front National a réalisé un score comparable à celui de la NSDAP en 1932 – si les deux formations ne sont pas à confondre, force est de constater que ce genre de score peut être suffisant pour prendre le pouvoir. Pourtant, malgré les leçons de l’histoire, l’extrême-droite continue sur sa lancée et ce, malgré l’absence d’un seul exemple où un régime d’extrême-droite aurait généré quoi que ce soit de positif. Mais nous continuons à nous amuser à faire des «votes utiles» qui sont tout sauf utiles.

La voie de la haine est aussi la voie de la violence. Ainsi, en 2015, les autorités allemandes ont enregistré une hausse spectaculaire des délits et crimes sur fond de haine raciale. 12600 délits et crimes de ce type ont été relevés, dont presque 900 actes de violence aggravée. Que nous faut-il pour nous rendre compte ? Les 22000 membres des réseaux néonazis en Allemagne ne suffisent pas pour prendre cette menace au sérieux ? Comment peut-on commémorer l’Holocauste et en même temps voter pour une formation extrémiste ?

Le travail de mémoire ne sert strictement à rien si on refuse de retenir les leçons de l’Histoire. Pensez aujourd’hui aux millions de victimes du nazisme, assassinées parce qu’elles étaient juives, homosexuelles, communistes, malades et autres, pensez à la facilité d’accès au pouvoir du parti nazi, élu démocratiquement, pensez à ceux qui, bien avant que la tragédie n’arrive, avaient déjà mis en garde le monde. Inclinez-vous devant ces victimes dont le seul «crime» était leur croyance ou leur orientation sexuelle ou leur vue sur la vie. Nous sommes à l’aube d’une évolution qui nous mène une nouvelle fois dans l’enfer humain. Pensez aux visages de ces victimes la prochaine fois que vous vous trouvez dans un isoloir pour voter. Et faites tout, vraiment tout, pour honorer les victimes de ma barbarie humaine. Autrement, ce n’est pas la peine d’organiser des journées comme celle du 27 janvier.

Aujourd’hui, 26 janvier 2016, 20h30, Cinéma Le Royal à Rothau
Projection du film «Le nom des 86» sur les expérimentations sordides d’un médecin nazi à Strasbourg

Demain, 27 janvier 2016, au Centre européen de la jeunesse à Strasbourg
conférence,

• Conférence
• Diffusion d’un documentaire,
• Cérémonie au Conseil de l’Europe,
• Lecture d’une pièce de théâtre.

Demain, 27 janvier au Cinéma Star Saint-Exupéry de Strasbourg, 20h
Projection-débat du film «Le fils de Saul», ouvert à tous dans la limite des places disponibles (pas de réservation possible). Film interdit aux moins de 12 ans.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste