Dis, papa, c’est quoi, une « KoKo » ?

On connaissait la « GroKo », la Grande Coalition. A présent, l’Allemagne politique envisage aussi une « KoKo ». C’est quoi, au juste ?

N'importe le format, Angela I. continuera à régner sur l'Allemagne... Foto: Manfred Wassmann alias BerlinSight / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Est-ce que les difficultés de former un nouveau gouvernement en Allemagne conduisent à l’émergence d’un nouveau format politique en Allemagne ? Actuellement, outre un gouvernement minoritaire et l’option d’une nouvelle « GroKo » (CDU/CSU et SPD), les partis discutent la possibilité d’une « Kooperations Koalition », sorte de « coalition light », abrégée en « KoKo ».

Cette option permettrait au SPD de Martin Schulz de réaliser la quadrature du cercle : entrer dans un nouveau gouvernement sans pour autant trahir sa promesse de ne pas former une nouvelle « GroKo ». La « KoKo » implique que les partenaires se mettent d’accord sur certains sujets principaux qui feront l’objet d’un contrat de coalition et d’un engagement ferme. Ils resteront adversaires politiques sur les autres sujets. Un peu comme dans une relation amoureuse où les deux partenaires gardent leurs appartements respectifs…

Cette trouvaille pourrait permettre à Martin Schulz de convaincre la gauche et la jeunesse de son parti qui sont toujours opposées au « remake » de la Grande Coalition où le SPD avait laissé trop de plumes ces dernières années.

De toute manière, les choses se clarifient. Un nouveau gouvernement allemand nécessitera dans tous les cas de figure la reconduction de la coopération entre CDU/CSU et SPD, quel que soit le format choisi. On sait également qu’aucun des grands partis ne souhaite s’exposer à des élections anticipées, donc les anciens et futurs partenaires ont une obligation de résultat.

Il est de moins en moins probable que la Grande Coalition sortante soit simplement reconduite. Les militants du SPD risquent de rejeter une telle proposition, d’où l’inventivité de la direction du parti qui pencherait pour une « KoKo », option qui permettrai au SPD de s’affirmer davantage que durant les dernières années, marquant les différences par rapport à la CDU/CSU et gardant la liberté de l’attaquer sur tous les dossiers qui ne seront pas explicitement mentionnés dans le futur contrat de coalition.

La paralysie politique actuelle stimule au moins l’imagination des responsables allemands : après la « GroKo » et la solution avortée « Jamaïque » (CDU/CDU, Verts et Libéraux), l’invention de la « KoKo » en est la preuve.

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