Donald Trump met en péril les relations transatlantiques

En qualifiant l’Union Européenne (ainsi que la Russie et la Chine) « d’adversaires », le président américain ouvre un nouveau chapitre des relations transatlantiques. Pas le plus beau.

Donald Trump oblige le monde entier à repenser les relations avec les Etats-Unis. Foto: DonkeyHotey / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Dans une interview pour la chaîne américaine CBS, le président américain Donald Trump a estimé que l’Union Européenne, la Russie et la Chine seraient des adversaires des Etats-Unis. Le terme utilisé dans cette interview (« foe ») est clair et ne laisse aucune place à l’interprétation : en anglais, on distingue entre « friend or foe » (« ami ou ennemi ») et ainsi, Donald Trump met cartes sur table. Désormais, il faudra faire ses adieux à l’idée que les Etats-Unis sont nos alliés, nos partenaires, nos amis. Donald Trump a déjà déclaré une sorte de « guerre économique » au monde entier.

La réaction presque amusée du président du Conseil Européen Donald Tusk était faible : « Les Etats-Unis et l’Union Européenne sont les meilleurs amis. Ceux qui parlent d’ennemis, diffusent des ‘Fake News’ ». Mais l’heure n’est plus aux déclarations tièdes, et pas davantage à l’humour. Le président américain affiche un comportement hostile et immature qui est inquiétant.

La politique américaine se décide actuellement en fonction de l’humeur du président américain à son lever le matin. Ces derniers temps, Trump doit passer de mauvaises nuits, car il passe son temps à agresser et mépriser le monde entier. Les critiques qu’il formule sont ridicules. Ainsi, il reproche à l’Allemagne d’acheter du gaz russe. Un drôle de reproche lorsque l’on considère qu’au mois de janvier 2018, les Etats-Unis ont également acheté du gaz naturel russe pour faire face à une pénurie passagère. Pour Svjatoslav Bikh (Analytical Center for the Government of the Russian Federation), ceci n’a rien de politique : « en temps normal, nous ne vendons pas de gaz naturel aux Etats-Unis, car ils en ont assez eux-mêmes et peuvent en acheter au Canada. »

La vision immature du monde de Donald Trump se lit dans des phrases comme « la Chine est un adversaire économique, mais cela ne veut pas dire qu’ils soient mauvais ». De telles déclarations faites dans une cour de récréation, ça passe encore – au niveau de la politique mondiale, Trump donne maintenant dans le ridicule.

Mais face à ces nouvelles agressions de Trump, l’Europe ne trouve pas de réponse. Une nouvelle fois, l’absence d’une politique étrangère européenne se fait méchamment ressentir. L’humour affiché par Donald Tusk, le président du Conseil Européen, ne suffit pas. Il convient de réfléchir comment redéfinir les relations transatlantiques que Trump est en train de mettre sérieusement en péril. Mais bon, maintenant, c’est les vacances, et nos responsables politiques se ressourcent. Très bien, ils auront besoin de toutes leurs forces pour sauver le monde à la rentrée. A condition que le fantasque président américain n’ait pas eu de nouvelles inspirations idiotes entre temps…

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