« Droits acquis, mon œil ! » : quelles mal élevées !

Marc Chaudeur, inspiré par des propos de tram, entre Place Kleber et Quartier des Quinze, partage ses impressions masculines avec nos lecteurs et – lectrices.

Tous à la Manif du 8 Mars pour défendre les droits des femmes ! Foto: Marc Chaudeur

 (Par Marc Chaudeur) – Depuis quelques jours, en prévision du 8 Mars, la Journée internationale des droits des Femmes, on voit fleurir des panneaux devant les stations de tram strasbourgeoises. Ces panneaux nous disent : « Droits acquis, mon œil ! » C’est d’un commun, d’un vulgaire ! Pourquoi pas : « Droits acquis, mon c… ! »

Quel mauvais goût ! Quelle absence d’éducation ! Rappeler ainsi son insatisfaction permanente, alors même que depuis l’homme de Cro-Magnon, les droits des femmes ont progressé à pas de géant, et comme le disent nos Bérengère, nos jeunes élèves des classes supérieures de la société : « Simone de Beauvoir ? Comme c’est vieux ! Nous, nous n’avons plus ce problème ! Nous, désormais, nous naissons femmes, nous ne le devenons pas ! » Ce à quoi nous ne pouvons que souscrire : le comportement « féminin » de ces jeunes personnes semble si bien ancré qu’il en paraît inné. Comme c’est émouvant.

Et la défense féministe des droits de la femme relève désormais de l’Antiquité la plus lointaine. Çà et là, certes, il subsiste quelques poches de débordement masculin, mais que voulez-vous, les hommes sont comme cela, ils ont leurs défauts. Oui, il reste bien des tabassages de femmes commis par quelques malappris, des hommes qui massacrent leurs femmes et leur rompent les os par inadvertance, comme on l’a vu récemment – elles sont si fragiles, surtout lorsque libérées – on peut voir parfois des discriminations à l’embauche, oh, si rarement ; il subsiste aussi des cas rarissimes de maltraitance de prostituées, mais si peu, et puis des cas de harcèlement commis par des machos clairsemés, les pauvres, la vie est si difficile pour eux, et puis quelques femmes voilées prises en tenaille entre leurs pères, leurs frères et leurs maris, mais elles viennent de si loin, vous comprenez ; et puis 16% seulement de femmes maires,… et puis, et puis …

Mais il faudra bien finir par l’admettre : la plupart des femmes ont tellement l’air de femmes qu’on ne saurait les plaindre. Merci à Michel de Montaigne, qui expose un tel raisonnement à propos des esclaves « nègres » : ils ont les cheveux si crépus, comment pourrait-on les plaindre ?

Eh bien ! Les femmes, que veulent-elles de plus ? Nous vivons dans une société merveilleuse, où tout est parfait, avec certes, oh, quelques petites imperfections. Mais encore ?

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