Eau potable – de l’espoir pour un milliard d’hommes

Des chercheurs allemands ont développé une micro-puce capable de dessaler l’eau de la mer. Une lueur d’espoir pour un milliard d’hommes qui n’ont pas accès à l’eau potable.

L'eau potable vaut de l'or dans de nombreuses régions du monde. Le nouveau procédé de dessalage peut changer cela. Foto: Roger McLassus / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(WB) – Une micro-puce pas plus grande qu’un ongle d’un pouce pourrait mettre un terme aux souffrances d’un milliard d’hommes sur la terre qui manquent d’eau potable. Considérant que tous les ans, 4 millions de personnes meurent de déshydratation, cette invention risque de changer la vie de nombreuses personnes vivant dans des régions sous-alimentées en eau. Le procédé fonctionne et fait déjà ses preuves : à Singapore, une installation pilote dessale tous les jours 50 mètres3 d’eau salé – avec une consommation électrique négligeable.

L’eau des océans représente 97% des réserves d’eau sur la Terre. Mais cette eau salée n’est pas potable. C’est pour cela que les chercheurs du monde ont déjà inventé plusieurs procédés pour dessaler l’eau de la mer dont le problème principal est la forte consommation en énergie qui rend cette eau très chère. La réponse à ce problème vient de l’équipe du Professeur Ulrich Tallarek de l’Université de Marburg. Cette équipe a développé une micro-puce d’une simplicité étonnante.

Pour dessaler l’eau, le nouveau procédé se sert des composantes du sel de la mer, donc des iones de natrium chargés positivement et des iones de chloride chargés négativement. Dans une installation assez simple, des micro-canaux aux bifurcations multiples sont installés auxquelles une électrode fait oxyder une partie des iones de chloride en chlore. A ces endroits se forment donc des micro-zones pauvres en iones permettant de devier d’autres iones ou de la matière organique dans des canaux d’évacuation. Lors d’un seul passage de l’eau dans ce système, 25% du sel contenu dans l’eau est éliminé et il suffit de connecter plusieurs de ces systèmes pour obtenir une eau potable de première qualité.

Et la consommation en énergie d’une telle installation ? Selon le Professeur Tallarek, il suffit d’une simple batterie pour faire tourner le système. Contrairement à d’autres systèmes, comme le système à membranes où l’eau de la mer est pressée à travers une membrane qui sert comme filtre et qui consomme beaucoup d’énergie, l’eau produite par le nouveau procédé ne nécessite ni désinfection ou de produits chimiques. Pour obtenir une meilleure qualité d’eau, il suffit de rajouter des modules avec une telle micro-puce. En vue du faible coût des installations et de l’exploitation, on peut théoriquement ajouter le nombre de modules voulu pour obtenir la qualité d’eau recherchée.

Avec le nouveau système, il est possible de produire l’eau dont on a besoin. Ainsi, une installation plus petite suffirait pour produire une eau servant à irriger des exploitations agricoles – pour l’eau potable, il suffit d’aggrandir le système.

Puisque l’installation pilote produit des résultats plus que concluant, on peut s’attendre à une production industrielle de cette micro-puce et du système à micro-canaux. Et du coup, le Professeur Tallarek devient un candidat sérieux pour le Prix Nobel.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste