Ebola – la France particulièrement menacée?

Des chercheurs de la Northeastern University à Boston aux Etats-Unis ont élaboré un modèle de propagation d‘Ebola à l‘échelle mondiale. La France serait le deuxième pays menacé.

Voilà des virus d'Ebola qui constituent une menace sérieuse. Foto: PLoS Biol 3-11-2005--403-doi-10.1371 / journal.pbio-0030403 / Wikimedia Commons / CC-BY 2.5

(KL) – Est-ce que les relations étroites et traditionnelles entre la France et l‘Afrique constituent actuellement une menace pour la santé publique dans l’hexagone ? Selon les scientifiques de la Northeastern Université à Boston – la réponse à cette question est «Oui».

Le modèle établi par les scientifiques prend en compte à la fois une réduction de la fréquence des vols entre les pays les plus touchés en Afrique et une trentaine d‘autres pays et d’autres paramètres comme la capacité des pays de détecter les malades à leur arrivée au pays ou bien, les possibilités médicales, une fois un malade identifié. Résultat – si le Ghana est le pays le plus menacé, à cause de sa proximité géographique avec des pays comme le Libéria ou le Sierra Léone où actuellement, l‘épidémie sévit comme jamais avant, la France se trouve en deuxième position des pays les plus menacés.

La Grande-Bretagne qui, en vue de son histoire de pays colonisateur, entretient également des relations étroites avec les pays africains, est presque autant menacé que la France. D‘autres pays européens, comme l‘Allemagne ou la Suisse, seraient exposés à un risque largement inférieur à celui qu‘encourt actuellement la France.

Surtout dans la mesure où la détection de la maladie est très difficile, comme l’a prouvé le cas d’un malade qui avait été renvoyé par un hôpital américain qui n’avait pas identifié la gravité de la maladie lors d’une première visite du malade. Puisque l’erreur humaine ne peut pas être totalement exclu, le risque zéro n’existe nulle part – ni en France, ni en Allemagne, ni ailleurs. Il suffit qu’un malade n’est pas détecté ou qu‘il s‘ignore et l‘Ebola pourra se propager assez librement.

Raison de plus de se former aux symptômes – nausées, diarrhées, forte fièvre, état extrêmement affaibli, yeux rouges, difficultés respiratoires – ces éléments peuvent aussi s’appliquer à une bonne grippe, mais il convient d’être attentif et de vérifier en cas de doute. Bien entendu, les voyageurs qui reviennent actuellement de la zone la plus touchée en Afrique, doivent être particulièrement surveillés et se présenter à un hôpital dès l’apparition des premiers symptômes.

Malgré le risque réel, il convient également d‘éviter la panique. La transmission du virus ne se fait que par le biais de liquides corporels, ce qui veut dire qu‘il ne faut surtout pas tenter de «soigner» un malade par ses propres moyens – mais en appliquant toutes les précautions de mise, la propagation de ce fléau n‘est pas inévitable. Avec la capacité de nos hôpitaux d’isoler et de traiter les malades, les pays occidentaux devraient être en mesure de contenir cette maladie.

Toutefois, la thérapie avec le médicament «ZMapp» n‘est pas une option. D‘abord, ce médicament se trouve encore en phase d‘expérimentation et deuxièmement, comme l‘a indiqué le directeur de l‘administration de la santé américaine Thomas Frieden, «il n‘existe qu’une quantité limitée au niveau mondial et si j‘ai bien compris, tout le stock a déjà été utilisé».

La lutte contre l‘Ebola ne concerne pas que les pays africains qui déplorent déjà presque 4000 morts (chiffre officiel, le vrai nombre se situe probablement bien au-delà), mais elle concerne le monde entier. Dans ce contexte, il convient de souligner les efforts de la communauté internationale qui envoie argent, équipement et personnel soignant dans les zones les plus dangereuses. Face aux autres menaces qui terrorisent actuellement le monde, on devra appliquer exactement la même attitude. Dans un monde globalisé, les plus graves problèmes ne peuvent être résolus que par cet élan solidaire.

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