ECDC : « La seule vaccination ne suffira pas »

Le « Centre Européen de Prévention et de Contrôle des Maladies » (ECDC) met en garde : face au nouveau variant « Omicron », les vaccinations ne pourront pas protéger tout le monde. Il faudra faire plus.

Le Centre Européen de Prévention et de Contrôle des Maladies » (ECDC) estime que les vaccinations ne suffiront pas contre le variant "Omicron". Foto: Amiami3 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Tandis que la « 5e vague » traverse l’Europe avec des incidences jamais enregistrés depuis le début de la pandémie, on se prépare déjà à la « 6e vague », celle du variant « Omicron » qui se montre particulièrement virulent. La mauvaise nouvelle : les vaccins utilisés actuellement n’agissent que de manière très réduite face à ce nouveau variant. Ainsi, le « Centre Européen de Prévention et de Contrôle des Maladies » (ECDC) demande la mise en œuvre d’autres mesures pour pouvoir combattre aussi cette « 6e vague ».

Outre les problèmes que certains pays européens rencontrent aujourd’hui avec une pénurie inattendue de doses de vaccin, même la disponibilité de suffisamment de doses ne suffirait pas pour endiguer ce nouveau variant « Omicron ». Mais cette préconisation risque de rester lettre morte, car les pays européens se comportent tous de manière différente face à cette pandémie. Le virus, et c’est la nature de tout virus, empruntera le chemin de la moindre résistance – il continuera donc sa propagation là où on permet encore aujourd’hui, une circulation libre des gens et donc, du virus. D’autres pays qui avaient déjà célébré leur « Freedom Day » en abolissant l’intégralité des mesures sanitaires, se trouvent aujourd’hui au milieu d’une vague d’une violence énorme, comme la Grande Bretagne.

Les recommandations de l’ECDC ressemblent fort à celles déjà publiées par la plupart des gouvernements européens. Repas de Noël en petit comité, télétravail partout où c’est possible, réduction des contacts sociaux, isolement des personnes non-vaccinées, maintien des gestes-barrière – ce n’est pas nouveau. Mais qui croit encore en ces recommandations à un moment où, en France, on maintient des Marchés de Noël où le respect des mesures sanitaires n’est tout simplement pas possible, où on autorise encore des matchs de foot devant 25 000 spectateurs qui ne portent pas de masque, qui chantent, crient, boivent et mangent ?

Il est facile de transformer des groupes entiers de la population en bouc-émissaire pour l’évolution pandémique. Mais le refus de se concerter, ne serait-ce qu’avec les voisins direct, en vue d’une harmonisation des mesures, est incompréhensible. 5 km séparent le centre-ville de Strasbourg de la ville frontalière de Kehl. 5 km séparent des mesures radicalement opposées, ce qui permet au virus de circuler là où c’est le plus facile. Considérant les environ 100.000 frontaliers qui traversent tous les jours la frontière, il n’est pas étonnant que ce virus puisse se propager quasiment sans barrière. Et à un moment où nous nous trouvons face à un variant qui ne peut pas être stoppé par les vaccinations, il faudra peut-être commencer à faire autre chose que d’émettre des recommandations que les pays suivent ou pas.

Aujourd’hui, au lieu de se baigner dans cette autosatisfaction électorale, au lieu d’annoncer des programmes européens que personne ne mettra en œuvre, il serait important de dire la vérité aux populations. Et cette vérité rejoint ce que préconise l’ECDC et elle va au-delà. On ne peut pas sérieusement inviter les gens dans des manifestations de masse, comme les marchés de Noël ou les stades de football, tout en leur demandant de se limiter à 5 ou 6 personnes pour la dinde de Noël.

Mais visiblement, et comme annoncé la semaine dernière par le président français, la priorité est aujourd’hui que les « Français puisse passer un Noël le plus normalement possible » et le reste, on le verra après les fêtes. Et ce reste ne s’annonce pas très gai…

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