Ecosse : vers Little Britain ?

La victoire du Parti national écossais (Scottish National Party, SNP) aux élections locales qui se tenaient jeudi 6 mai, relance de plus belle la question de l’indépendance de l’Ecosse.

Un nouveau référendum sur l'indépendance écossaise semble se préparer... Foto: Azerifactory / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Inès Tempel) – Alors que l’ensemble du Royaume-Uni votait pour ses représentants aux élections locales et régionales en fin de semaine dernière, les résultats de ces scrutins faisaient arriver en Ecosse, le Parti national écossais (SNP), le principal parti indépendantiste du pays, en tête pour la quatrième fois consécutive. Nicola Sturgeon, la première ministre écossaise pro-indépendance, a saisi l’occasion pour annoncer la tenue d’un éventuel deuxième référendum sur l’indépendance de l’Ecosse du Royaume-Uni. Si le SNP n’a pas obtenu la majorité absolue au Parlement national (le parti a remporté 64 sièges sur les 65 nécessaires pour obtenir la majorité absolue), il a toutefois obtenu un siège de plus qu’aux dernières élections de 2016. Le parti est désormais suffisamment représenté pour qu’une alliance avec les Verts (8 sièges), qui réclament eux aussi une sortie du Royaume-Uni, leur offre une véritable chance d’indépendance.

Conséquences du Brexit – Si les Ecossais avaient majoritairement voté pour rester au sein du Royaume-Uni en 2014, il ne fait aucun doute que le Brexit, auquel s’étaient opposés 62% des Ecossais, a complètement changé la donne. Après l’annonce des résultats, Nicola Sturgeon a alors déclaré qu’il n’existait maintenant « plus aucune justification démocratique » qui pourrait se mettre en travers de la « volonté du peuple écossais », sous peine de démontrer que « le Royaume-Uni n’est pas un partenariat entre égaux ». Elle a notamment rappelé qu’une des premières mesures qu’elle prendrait en cas de sortie du Royaume-Uni, serait de demander à rejoindre l’Union Européenne.

Bataille constitutionnelle – Boris Johnson, le premier ministre anglais, qui doit obligatoirement donner son accord pour qu’un tel référendum puisse se tenir légalement, s’oppose fermement à cette idée, qu’il juge « irresponsable ». Il a toutefois félicité la première ministre écossaise pour sa victoire et l’a invitée à se réunir avec le gouvernement britannique pour « travailler ensemble » et évoquer « les défis communs ». Malgré la volonté de Boris Johnson, Nicola Sturgeon semble bien déterminée à faire organiser un référendum d’autodétermination et à tenir ses promesses, même s’il lui fallait démarrer une bataille constitutionnelle avec Londres.

Donner l’exemple – Il se pourrait bien que l’Irlande du Nord, que le Brexit a plongé dans un climat de tensions inégalé depuis 1998 (signature de l’accord de paix qui prévoyait, après 30 ans d’affrontements sanglants, l’autodétermination des habitants d’Irlande du Nord, la création d’institutions autonomes et le désarmement de la province, ndlr.) et le Pays de Galles suivent les traces de leur cousin écossais. Dans les deux pays, les voix indépendantistes ne cessent d’augmenter et de réclamer leur sortie du Royaume-Uni. Les élections ont visiblement révélé les blessures du Brexit, qui continuent de diviser l’Angleterre des autres pays membres du Royaume-Uni. Il ne reste plus qu’à savoir si la suite de l’histoire s’écrira au pluriel – ou au singulier.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste