Edward Snowden – la honte du monde occidental

Vladimir Poutine doit se frotter les mains – la Russie restera le pays d'accueil d'Edward Snowden. En ce qui concerne le célèbre «lanceur d'alerte», l'Europe s'est ridiculisée.

Tiens donc, le Kremlin comme nouveau fief des droits de l'homme ? En tous cas, la Russie protège Snowden. Nous non. Foto: Godot13 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Quel triomphe moral pour Vladimir Poutine. Pendant que les Etats-Unis sont toujours aux trousses d’Edward Snowden, pendant que les pays européens font semblant que le scandale de la NSA ne les concerne pas, pendant ce temps, Vladimir Poutine se présente devant son peuple et le monde entier comme le défenseur de la vérité, des droits de l’homme, de la liberté de la presse. Mais personne ne devrait s’en plaindre. Ce sont les pays européens, en première ligne l’Allemagne, qui ont servi ce coup de communication en or à Poutine.

Snowden a obtenu une carte de séjours de trois en Russie, qui peut être prolongée, à moins que Snowden n’opte pour la naturalisation en Russie, ce qui est possible au bout d’un séjour de cinq ans. La Russie serait donc le seul pays respectueux vis-à-vis d’Edward Snowden, pendant que l’Europe était prête à le jeter dans la geule du loup, dans une prison américaine. Quelle double, triple, quadruple honte !

L’Europe a laissé tomber celui qui a dit la vérité, une vérité qui dérange les puissants qui eux, font exactement la même chose que les Américains. L’Allemagne, à qui Snowden avait demandé expressement un sauf-conduit pour pouvoir venir pour intervenir devant la commission d’enquête du Bundestag, s’est comportée de manière vraiment lamentable. Depuis le début du scandale de la NSA, la politique allemande a ciré les pompes des Américains, trahissant ainsi des principes sacrés qui veulent qu’on accorde du soutien à ceux qui sont poursuivis injustement.

Les lamentations allemandes qui consistaient principalement à dire «éventuellement, il aurait transgressé la loi allemande s’il avait fait la même chose en Allemagne» sont d’une bassesse incroyable. Surtout l’Allemagne, avec tout le poids de son histoire, aurait du proposer un havre d’accueil à une personne dont les révélations sont considérées comme étant parfaitement bénéfiques au monde.

Les autres pays européens ont également préféré regarder de l’autre côté. Snowden ? Connaîs pas. Asile ? Oh, quelqu’un s’occupera certainement du pauvre gars. Mais pas nous. A l’arrivée, il ne reste que le «dernier rempart des droits de l’homme» – la Russie. On imagine la qualité de la communication que les pays ocidentaux offrent sur un plateau d’argent à celui qui prépare et qui mène déjà une guerre en Ukraine. Avec des défaillances de nos responsables politiques pareilles, il ne faut pas s’étonner que Poutine arrive facilement à manipuler les siens en leur faisant croire qu’il fallait défendre la liberté russe contre les faschistes occidentaux.

L’Europe a perdu le droit de s’auto-proclamer le fief des droits de l’homme. Edward Snowden est, pour la plupart des citoyens, un héros qui aurait mérité asile, sécurité et reconnaissance pour son acte qui voulait stopper une évolution dramatique qui mène tout droit vers l’abolition de toute liberté individuelle. Le fait que nos gouvernements aient refusé l’acte humanitaire de prendre ce héros des temps modernes sous leur aile, ne fait que prouver que nos dirigants sont tout autant impliqués dans des activités semblables à celles de la NSA.

En Août 2014, en plein milieu de conflits meutriers, seule la Russie ait voulu protéger Edward Snowden d’une punition non méritée aux Etats-Unis. Une punition qui, considérant l’intransigeance du système juridique américain, aurait brisé la vie à celui qui était parti tout seule sauver la démocratie et les droits civiques.

Edward Snowden, qui vit et qui travaille en Russie et qui a encore beaucoup de choses à dire au monde, restera la honte de l’Europe, le symbole d’une dévotion canine dont l’Europe fait preuve vis-à-vis des Etats-Unis. En vue de cette attitude lamentable, il y a fort à parier qu’ils signeront aussi le TTIP. A voir les Européens se disputer la meillure place dans le côlon pelvien des Américains, Vladimir Poutine apprendra certainement à craindre les Européens, leur détermination et leur courage…

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