El Señor Barraquito

Boisson emblématique de l’Archipel Canarien, le « barraquito » est pour les insulaires, le seigneur des pauses-café.

Tout l’art du service consiste à bien étager les différents niveaux, en respectant les lois de la physique et de la mécanique des fluides. Foto: Jürgen Lindert / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0de

(Jean-Marc Claus) – Non, un « Barraquito » n’est pas un débit de boissons sis en la capitale de la République de l’Équateur ! Mais séjourner aux Îles Canaries, sans au moins déguster un Barraquito, provoque une énorme lacune dans la connaissance que l’on peut acquérir de cet archipel espagnol situé au couchant de l’Europe.

Créé au milieu du XXe siècle, à Santa Cruz de Tenerife, il devrait son nom à un habitué du Bar Impérial. Don Sebastián Rubbio, portant entre autre surnoms celui de Barraquito, avait pour coutume de se faire servir dans un long verre un cortado (petit café au lait) additionné de lait concentré, d’une dose de Cueranta y Tres (très ancienne liqueur à base de 43 ingrédients titrant 31° d’alcool), d’un zeste de citron et saupoudré de cannelle. D’autres sources le disent inventé par Don Manolo Grijalbon, un barman de la même ville.

Toujours est-il que cette spécialité a progressivement gagné l’Espagne Continentale, mais peu migré vers le reste de l’Europe, de par les difficultés à se procurer la Licor 43. Constitué de plusieurs couches, le Barraquito est composé de bas en haut, de lait concentré, Cuarenta y Tres, café au lait, mousse de lait, zeste de citron, cannelle. Tout l’art du service consistant alors à bien étager les différents niveaux, en respectant les lois de la physique et de la mécanique des fluides.

Connu plus localement sous le nom de « Zaperoco », il suit la même recette. Existent différentes variantes avec (Especial) ou sans alcool (Vírgen), certaines remplaçant la Cuaranta y Tres par de la Tía María (liqueur associant rhum, café et vanille). Sur le continent, à l’Est de l’Espagne, le Barraquito a pour lointain cousin l’Asiático qui lui, fera l’objet d’un autre article. Mais dans l’immédiat, apprenez en chanson et dans son milieu naturel, à réaliser un Barraquito.

Pour les passionnés de physique et de mécanique des fluides, la comparaison entre la méthode appliquée au Cocina Urbana Restaurant et celle exécutée par le barman officiant au El Camino, méritent une analyse scientifique. Mais pour déguster pareillement le plaisir de voir faire et d’entendre parler, rendez-vous à l’Hotel Gran Costa Adeje, où une barmaid maîtrisant parfaitement la technique vous fera accoster en deux minutes et vingt secondes à Tenerife.

Évidemment, comme toutes les boisons alcoolisées, sa consommation doit être modérée, très fortement déconseillée aux femmes enceintes, et formellement interdite aux mineurs. Ceci dit, la rédaction décline toute responsabilité, si l’un ou l’autre de nos lecteurs venait à devenir « barraquito-addict », à l’issue de la publication de cet article !

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