Election à Berlin : rebondissement #137

Depuis 2021, les Berlinois se posent la question si le nouveau bourgmestre-dirigeant sera Franziska Giffey (SPD) ou Bettina Jarasch (Verts). Ce sera probablement Kai Wegner (CDU).

Kai Wegner (CDU) pourrait, à la surprise générale, devenir le nouveau bourgmestre-dirigeant de Berlin. Foto: Yves Sucksdorff / Kai Wegner

(KL) – Depuis le 26 septembre 2021, Berlin cherche sa nouvelle équipe dirigeante. Après un premier scrutin invalidé à cause « d’irrégularités systémiques », les Berlinois devaient retourner aux urnes le 12 février dernier et ce scrutin posait également de nombreux problèmes. Depuis le 27 février, le résultat définitif est connu et selon ce résultat, la coalition sortante, SPD-Verts-Die Linke disposait d’une majorité et aurait pu continuer son travail. Mais le SPD a opéré un changement profond – les social-démocrates veulent maintenant créer une coalition avec la CDU conservatrice et pour se faire, renoncent au poste du bourgmestre-dirigeant qui, en cas de négociations concluantes, passera de Franziska Giffey (SPD) à Kai Wegner (CDU).

Déjà, cette élection berlinoise était une « histoire sans fin ». Mais là, il s’agit d’un revirement spectaculaire. Le SPD, au pouvoir à Berlin, préfère le rôle du « partenaire junior » dans une coalition avec son adversaire politique CDU, au lieu de continuer à diriger la ville avec les Verts et Die Linke – les jours de la « coalition rouge » sont comptés.

Décidément, à Berlin, les choses ne se passent pas comme ailleurs. Après l’élection, le SPD, les Verts et Die Linke avaient clairement indiqué leur souhait de poursuivre cette « coalition rouge ». Après, on commençait à discuter de la possibilité d’une coalition CDU-Verts (comme dans le Bade-Wurttemberg) et finalement, la CDU et le SPD se retrouvent pour une nouvelle voie politique dans la ville-état de Berlin. Ainsi, la bourgmestre-dirigeante sortante, Franziska Giffey, remettrait les clés de la ville à son concurrent Kai Wegner (CDU) pour ensuite, prendre un poste de sénatrice. A croire que ces jours-ci, les partis et les politiques ne se battent pas vraiment pour assumer la responsabilité gouvernementale.

La seule explication donnée par Franziska Giffey est « une coalition à deux est plus stable et facile à gérer qu’une coalition à trois ». Surprenant, comme argument pour une sortie d’une coalition dite « de gauche » et l’entame d’une coopération avec l’adversaire politique.

Toutefois, nous ne sommes pas à l’abri d’autres surprises. D’une part, il y aura encore des plaintes concernant la validité du scrutin du 12 février dernier, et d’autre part, il se peut encore que les militants du SPD et de la CDU rejettent le projet de coalition que leurs dirigeants leur soumettront. Si tel devrait être le cas, Berlin pourra carrément recommencer tout le processus électoral.

Les négociations auront lieu à très court terme. La suite et les nouveaux rebondissements, vous pourriez les suivre ici, dans nos colonnes…

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