Election à Berlin – une histoire sans fin…

Est-ce que les Berlinois réussiront un jour à élire leur parlement régional ? Foto: IgorCalzone1 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Berlin. Une ville effervescente. De la culture. De l’Histoire. Carrefour entre l’Ouest et l’Est. Et une ville qui, visiblement, n’arrive pas à organiser un simple scrutin. En Septembre 2021, l’élection régionale présentait un tel nombre d’irrégularité que dimanche dernier, les Berlinois devaient refaire ce scrutin. Depuis l’élection de dimanche dernier, les partis discutent déjà de la coalition à former, mais soudain, dans un centre de tri de la poste, un collaborateur trouve un paquet qui contient 450 enveloppes de vote par correspondance. La poste avait « oublié » de livrer ce paquet pour que les votes puissent être comptés et là, ça devient délicat. Car selon le résultat de ces 450 votes, la future cheffe de la coalition « rouge » SPD-Verts-Die Linke à Berlin pourrait être une autre. Du jamais vu.

Car la coalition sortante SPD-Verts-Die Linke pourrait bel et bien être aussi la nouvelle coalition au pouvoir. Le SPD avait obtenu 18,4% des votes, les Verts également 18,4% et Die Linke 12,2%. 105 votes séparaient le SPD des Verts et puisque le SPD avait ces 105 votes d’avance, la bourgmestre-dirigeante sortante Franziska Giffey (SPD) souhaite continuer son mandat. Mais si, après comptage et inclusion de ces 450 votes dans le résultat final, les Verts devraient avoir une avance, ne serait-ce que d’une voix, la nouvelle patronne de l’exécutif berlinois devrait s’appeler Bettina Jarasch (Verts), car dans une coalition, c’est le parti le plus fort qui désigne son leader.

Si Berlin compte parmi les métropoles mondiales, force est de constater que la gestion de cette ville-état est assez catastrophique. Comme pour la construction de l’aéroport « Willy Brandt » (BER) qui accusait, lors de son inauguration en 2020, dix ans de retard sur le planning, et le coût du projet était passé de 2 à 7,3 milliards d’euros. Berlin devrait investir massivement dans ses infrastructures, tout en devant faire face à l’afflux de nombreux réfugiés des pays de l’est qui, souvent, atterrissent d’abord dans la capitale allemande, tout en devant gérer des tensions sociales dans une ville où les clivages sociaux sont énormes.

Mais tous les problèmes de la métropole Berlin n’expliquent et ne justifient pas le spectacle autour de cette élection régionale qui dure depuis 2021 et qui connaît de nombreux rebondissements.

Maintenant, les 450 votes « retrouvés » doivent être comptés, ensuite et selon le résultat de ces 450 votes, il y aura sans doute une bataille juridique pour déterminer si oui ou non, ces votes doivent ou peuvent être pris en compte ou s’il faut carrément refaire cette élection pour la troisième fois et tant que cette question n’est pas réglée, on ignore qui conduira la prochaine coalition à Berlin. Pour ce qui est de la réputation des Allemands comme bons organisateurs, on repassera…