Election régionale en Rhénanie du Nord-Westphalie

La CDU garde la main au parlement régional en Rhénanie du Nord-Westphalie. Foto: Quidox / panoramio / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – L’élection régionale dimanche en Rhénanie du Nord-Westphalie (NRW) était le premier test grandeur nature pour le nouveau gouvernement Scholz à Berlin. Avec environ 18 millions d’habitants, le Land a plus d’habitants que les Pays-Bas et l’élection n’a pas favorisé le SPD au pouvoir à Berlin. Le grand gagnant sont les Verts qui du coup, deviennent le partenaire idéal pour une nouvelle coalition CDU-Verts, puisque le très mauvais résultat du FDP, jusqu’alors partenaire de la CDU à Düsseldorf, rend la continuation de cette coalition impossible.

Les résultats (qui pourront encore légèrement changer au cours de la nuit, sans pour autant changer le résultat de ce scrutin) : la CDU devient le parti le plus fort avec 35,4% des votes (+2,4%) et son candidat, le ministre-président sortant Hendrik Wüst pourra garder son poste. Le SPD arrive à 26,7% des votes (-4,5%), les Verts obtiennent 18,0% (+11,6%) et les libéraux du FDP et l’extrême-droite AfD obtiennent tous les deux 5,6% (perdant respectivement 7,0 et 1,8%). L’extrême-gauche Die Linke arrive à 2,1% et n’entrera pas dans la diète de Düsseldorf, comme c’était déjà le cas lors des récentes élections en Sarre et dans le Schleswig-Holstein.

Pour former le prochain gouvernement en NRW, Hendrik Wüst a deux options : soit, il forme une coalition inédite dans le Land avec les Verts, soit il opte pour une « Grande Coalition » avec le SPD, ce qui semble toutefois peu probable. Théoriquement, une coalition SPD-Verts-FDP disposerait également d’une courte majorité, mais cette coalition (qui est celle au pouvoir à Berlin), n’a que peu de chances de voir le jour en NRW.

Le résultat des Verts surprend – il s’agit du meilleur résultat jamais enregistré en NRW et visiblement, l’attitude belliqueuse des cadors des Verts à Berlin, impressionne les électeurs et électrices. Pendant que la politique d’Olaf Scholz concernant l’Ukraine est généralement considérée comme « molle », l’envie de guerre de la ministre des affaires étrangères Annalena Baerbock et du ministre de l’économie Robert Habeck semble parler aux électeurs.

Autre surprise, le mauvais résultat du FDP qui semblait avoir le vent en poupe, mais qui essuie une lourde défaite dans le fief de son chef Christian Lindner. A noter également, le mauvais résultat de l’AfD qui semble avoir perdu de son attrait. Glissant de plus en plus vers des positions à la limite de la constitution, l’AfD est devenu le parti des vieux hommes aux idées d’avant-hier et l’intérêt des électeurs pour cette formation s’estompe de scrutin en scrutin.

Le SPD doit maintenant faire attention de ne pas entamer à nouveau une « descente en enfer » – après la déconfiture en Schleswig-Holstein, les sociaux-démocrates encaissent la deuxième défaite en peu de temps et à Berlin, le SPD doit réfléchir comment changer cette tendance.

Les crises multiples que le monde traverse actuellement, motivent les électeurs allemands de s’orienter plutôt vers des « valeurs sûres » – les partis extrémistes ne jouent plus de rôle dans la politique allemande. Au moins ça…