Elections départementales – des choix difficiles

Lors du deuxième tour des élections départementales dimanche, les électeurs alsaciens auront le choix. Entre la droite et la droite. Désolant.

Voilà la seule carte à jouer pour barrer la route aux extrémistes dimanche ! Foto: Ksiamon / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0

(KL) – Sauf dans quatre cantons de l’agglomération strasbourgeoise, les électeurs alsaciens n’auront le choix qu’entre des candidats conservateurs et ceux du Front National. Ce qui ne risque pas de motiver les électeurs de se rendre aux urnes, sauf ceux qui adhèrent à l’une de ces formations. Pourtant, il s’agit toujours de barrer la route aux extrémistes. Les sympathisants du PS et des autres partis dit de la «gauche» auront donc un déplacement difficile à faire dimanche : aller dans un bureau de vote pour donner sa voix à un candidat conservateur. Il y a des jours où le devoir démocratique et citoyen ne fait vraiment pas plaisir.

Force est de constater qu’en dehors de la ville de Strasbourg, l’Alsace est une terre des conservateurs de toute couleur. Que ce soient les UMP-UDI, le Front National ou même les autonomistes, les électeurs n’auront plus que le choix entre des candidats conservateurs. Le PS, lui, devient ainsi seulement la 4e force politique en Alsace et il serait grand temps de lancer une vraie introspection pour analyser pourquoi les électeurs se détournent massivement de ceux qu’ils ont encore célébrés comme «porteurs d’espoirs» en 2012.

Bien sûr, il s’agit d’une élection locale, mais ce sont les ténors du PS à Paris qui en ont fait un scrutin à portée nationale. Bien sûr, en Alsace, la réforme territoriale mal vécue (et très mal communiquée) a joué un rôle déterminant dans le désamour entre les électeurs et le PS. Mais il ne faut pas s’arrêter à la surface. La France est profondement déçue par la politique menée par le PS depuis son arrivée au pouvoir. Comme cette semaine – pendant que les crises nationales et internationales se multiplient, l’Assemblée Nationale passe des heures à débattre un texte sur la biodiversité. Bien entendu, la biodiversité est un sujet important, mais à l’heure actuelle, il y aurait peut être d’autres dossiers plus brûlants.

Le chômage continue à faire ravage, surtout chez les jeunes, les problèmes économiques sont loin d’être résolus, les crises internationales demanderaient une implication européenne et française beaucoup plus visibles, la transition énergétique annoncée n’a même pas encore commencé – la liste des omissions du gouvernement pourrait être prolongée à souhait.

Le problème du PS, c’est le PS. Une structure de parti lourde, omnipuissante et dominée par les mêmes têtes depuis trop longtemps, des réseaux d’influence qui font du PS un appareil peu flexible, des ténors qui étaient déjà vieux quand nous, on était jeunes et qui pourtant, sont toujours là – le PS a du mal à gérer son évolution à une époque où les changements de société arrivent vite, beaucoup plus vite que dans le passé. Résultat – le PS disparaît des bulletins de vote pour ce deuxième tour dimanche.

Les électeurs qui se disent de tendance «gauche» n’ont plus le choix. S’ils veulent empêcher le Front National de percer davantage, il faut qu’ils fassent comme en 2002 – en votant pour les candidats UMP-UDI. Même si cela fait mal au ventre. S’abstenir en arguant de ne pas se retrouver dans les candidats figurant sur les bulletins dimanche prochain, c’est ouvrir la voie à une radicalisation de la socíété. Et plus tôt ou plus tard, le PS doit sérieusement se poser la question quant à son avenir. Plus tôt serait le mieux, avant que la gauche française ne passe à la trappe.

4 Kommentare zu Elections départementales – des choix difficiles

  1. Beyer Antoine // 27. März 2015 um 13:02 // Antworten

    Il faudra m’expliquer pourquoi les autonomistes sont taxés de “conservateurs”. Ils sont au contraires réformistes pour faire évoluer le système politique français et participent déjà pleinement au débat local.
    “Les forces de progrès” sont-elles forcément au PS et plus à gauche? Drôle de vision du paysage politique.

  2. je ne vois pas le ps à “gauche” actuellement et en effet, les autonomistes alsaciens qui se font des câlins avec des ultra-droites, font partie des “conservateurs” pour moi. et non, contrairement aux messages qu’ils font passer, la choucroute (importée de la chine, d’ailleurs…) ne sera pas interdite dans la nouvelle région de l’est. hoplà…

  3. Yveline MOEGLEN // 28. März 2015 um 1:13 // Antworten

    Le problème en France est avant tout le système électoral et le refus de réformes institutionnelles !
    Le poids des partis est devenu si insupportable que c’est celui des abstentionnistes qui est le plus important …
    Notre pays entre syndicats et partis de droite comme de gauche est tellement sclérosé, qu’il n’avance plus …
    Ce ne sont pas les élus qui posent problème… ce sont les machines à gagner ou à perdre encore appelées « partis »…

  4. Le PS ne se remet pas du tout en question, dimanche dernier le premier secrétaire du PS-67 expliquait tout fier que ses scores lui permettaient un maintien à Strasbourg.
    Une suffisance extraordinaire tandis que le PS est éjecté dès le premier tour des cantons d’Illkirch, Schiltigheim et Lingolsheim.
    Bref il continuera à tenir d’une main de fer le PS du Bas-Rhin (on a bien vu la manière dont les trublions internes sont traités). Il ne faut pas compter sur le PS pour apporter une réponse aux électeurs FN, au delà du procès en fascisme fait chaque jour par le Premier Ministre.

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