Elections, élections et élections…

A Berlin, longtemps en tête dans les sondages, les Verts ont été coiffés sur la ligne d'arrivée par le SPD. Foto: Petruz / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Que la CDU/CSU, que les Verts, que le FDP, que l’AfD et que Die Linke le veuillent ou pas – le grand gagnant du « super-dimanche électoral » en Allemagne sont les socio-démocrates du SPD qui ont raflé la mise. Parti le plus fort au niveau national, le SPD est aussi sorti vainqueur des urnes dans les deux élections régionales qui avaient également lieu dimanche. Même si l’élection à Berlin était marquée de nombreux dysfonctionnements au niveau de l’organisation.

D’abord les chiffres pour l’élection régionale à Berlin : SPD 21,4%, Verts 18,9%, CDU 18,1%, Die Linke 14%, AfD 8,0% et FDP 7,2%. Avec ce résultat, la coalition sortante SPD-Verts-Die Linke peut rempiler, mais d’autres coalitions seraient également possibles. En tout cas, la candidate du SPD, l’ancienne ministre de la famille Franziska Giffey, a toutes les raisons de penser qu’elle serait la prochaine maire de la capitale allemande.

Pourtant, l’élection ne s’est pas déroulée sans difficultés à Berlin. Dans plusieurs bureaux de vote, on manquait de bulletins de vote, les électeurs et électrices ont du attendre parfois pendant des heures et il fallait laisser plusieurs bureaux de vote ouverts jusqu’à 19h passés (fermeture des bureaux de vote officiellement à 18h). Mais cela n’altère pas les résultats à Berlin.

En Mecklembourg-Poméranie, les choses sont encore plus claires. Le SPD l’emporte avec 29,1%, suivi par l’extrême-droite AfD avec 18,0% (!), la CDU avec 17,4%, Die Linke (11,1%), le FDP (8,2%) et les Verts (7,8%). Pour la ministre-présidente sortante Manuela Schwesig (SPD), les choses sont claires, elle restera à la tête du Land. Mais le résultat de l’extrême-droite AfD est inquiétant : comme dans d’autres régions de l’ancienne RDA, l’extrême-droite s’est établie comme la deuxième force politique. Même si l’AfD est de plus en plus affaiblie dans les Länder de l’ancienne Allemagne de l’Ouest, sa présence massive dans l’est du pays constitue un sujet que les autres partis devraient prendre au sérieux.

Trois élections, trois victoires pour le SPD qui était déjà sur le point de tomber dans l’insignifiance politique. Est-ce un SPD renforcé ou est-ce la faiblesse de la concurrence politique ? Il y a probablement un peu des deux.

Maintenant, autant au niveau national qu’à Berlin et dans le Mecklembourg-Poméranie, les négociations commencent en vue de la formation des coalitions gouvernementales. Si à Berlin et dans le Mecklembourg-Poméranie, les coalitions sortantes disposent d’assez de sièges pour continuer leurs coopérations respectives, cela n’est pas un automatisme. On sera fixés d’ici dans les prochains mois…