Elections régionales dans le Bade-Wurtemberg – du suspense…

Pendant que les deux grands partis populaires CDU et SPD perdent beaucoup de votes, les Verts et l’AfD récupèrent les votes perdus par les grands partis. Die Linke et le FDP aussi.

Guido Wolf (CDU) a de fortes chances d'être le prochain ministre-président du Bade-Wurtemberg. Foto: (c) Robin Krahl / CC-BY-SA 4.0 / Source Wikimedia Commons

(KL) – A moins d’un mois des élections régionales dans le Bade-Wurtemberg, les choses deviennent sérieuses. Tout comme les sondages prévoient un résultat surprenant, surtout des pertes des grands partis populaires CDU et SPD par rapport aux dernières élections en 2011. Le malheur des uns fait le bonheur des autres – non seulement l’extrême-droite de l’AfD fera une entrée tonitruante à la diète de Stuttgart, mais Die Linke et le FDP pourraient également dépasser la barre des 5%.

Actuellement, la CDU avec son candidat Guido Wolf se situe à 33,1% (-5,9% par rapport à 2011), le SPD à 15,6% (-7,5%), tandis que les Verts peuvent espérer améliorer légèrement leur résultat de 2011 avec 26,1% (+1,9%). Toutefois, le grand gagnant sera l’extrême-droite de l’AfD, actuellement créditée de 10,5%, tendance à la hausse. Mais les Die Linke (5,5%, +2,7%) et le FDP (5,1%, -0,2%) peuvent espérer gagner des sièges au parlement régional.

Le gouvernement Verts-SPD arrive donc à sa fin. En aucun cas, cette coalition pourra être reconduite, seules les coalitions CDU-Verts (avec une majorité confortable) ou CDU-SPD (avec une avance minime, si avance il y aura) seraient envisageables. Aucun des partis présents au nouveau Landtag n’envisage une coopération avec l’AfD qui réalisera sans doute un résultat à deux chiffres.

Selon toute vraisemblance, le nouveau ministre-président du Bade-Wurtemberg s’appellera donc Guido Wolf (CDU), en partenariat avec son prédécesseur Winfried Kretschmann comme partenaire junior. Une coalition CDU-Verts semble assez réaliste, Winfried Kretschmann ayant fait de yeux doux à la CDU depuis un bon moment et les conservateurs ne sont pas restés insensibles aux avances du ministre-président vert. Le catholique pratiquant et ancien professeur d’école Winfried Kretschmann compte parmi les rares hommes politiques des Verts bénéficiant d’un fort taux de sympathie aussi dans le camp politique adverse.

Mais comment vivront les Verts ce nouveau rôle à Stuttgart ? Pour Kretschmann, il ne sera pas facile de quitter le fauteuil du ministre-président pour accepter un rôle subordonné dans le nouveau gouvernement de Stuttgart. Mais il n’aura pas le choix. Puisque les votes ne suffiront pas pour la combinaison Verts-SPD, pas non plus pour Verts-SPD-Die Linke et encore moins pour Verts-SPD-FDP, la coalition CDU-Verts devient de plus en plus probable. Ce qui, pour quelques-uns des membres-fondateurs des Verts, parti issu de mouvements comme le mouvement anti-nucléaire (ayant empêché en 1975, la construction de la centrale nucléaire de Wyhl promue par – la CDU), constitue un vrai cas de conscience. Est-ce que les Verts seraient finalement arrivés au cœur de l’establishment politique ? Est-ce que la CDU serait devenue plus moderne pendant ces 40 ans depuis les batailles à Wyhl ? Quoi qu’il en soit – le 13 mars, nous en saurons plus, surtout en ce qui concerne la fiabilité des sondages.

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