Elections régionales à Brême : que de perdants…

Que de surprises à Brême - le vainqueur est perdant et démissionne, les gagnants se trouvent loin du pouvoir...

Jens Böhrnsen (SPD) - élu pour former le nouveau gouvernement à Brême, il vient de démissionner. La politique est une drôle d'activité... Foto: Wilfried Wittkowski / Wikimedia Commons / GNU 1.2

(KL) – Etrange, ces élections régionales dans la ville-état de Brême – le chef du gouvernement sortant, Jens Böhrnsen (SPD) démissionne malgré le fait qu’il pourrait réconduire sa coalition SPD-Verts, les libéraux de toute couleur entre à la diète de Brême, les Verts perdentun tiers de leur électorat et veulent dicter les règles du jeu et la CDU, à 22,6%, propose généreusement sa participation au gouvernement. DIE LINKE, véritable vainqueur à gauche, est le seul parti avec lequel personne ne veut parler. Etrange.

Coup de théâtre hier à Brême. Avant même que le résultat des élections régionales soit officiel, le premier-ministre de la ville-état de Brême, Jens Böhrnsen (SPD) a raccroché après que son parti ait enregistré le plus mauvais résultat depuis la IIe Guerre Mondiale. Pourtant, les 32,8% (-5,8%) auraient suffit pour réconduire la coalition avec les Verts, autre grand perdant de ce scrutin qui ne totalise que 15,3% (-7,2%). La CDU, malgré son score maussade de 22,6%, a proposé au SPD, sa proposition à une grande coalition SPD-CDU, estimant que les électeurs avaient sonné le glas de «rouge-vert». Ce qui, en fin de compte, n’est pas aussi faux que ça…

Etrange attitude de la part des Verts – le parti ayant perdu le plus d’électeurs, a spontanément exclu toute coopération avec DIE LINKE qui arrive à 9,3% (+3,7%). La peur de devoir gérer une coopération avec le dernier parti de la gauche allemande, a du effrayer les écologistes qui s’éloignent de plus en plus de leurs électeurs, sans même s’en rendre compte.

Les libéraux eurosceptiques de l’AfD entrent pour la première fois au parlement de Brême (5,5%), le FDP fête son retour avec 6,8% qu’il doit à sa charismatique candidate, la jeune Lenke Steinert (29 ans). Grâce à une particularité de la loi à Brême, le parti d’extrême-droite «Bürger in Wut» («citoyens en colère») obtient un siège, malgré le fait qu’il n’ait pas dépassé la barre des 5%.

Si tout le monde est un peu perdant dans cette élection, le seul gagnant est aussi un perdant – les abstenstionnistes totalisent pour la première fois lors d’un scrutin régional en Allemagne, les 50%. Comprendre – les gens en ont marre de ce monde politique qui ment, qui se moque de tout et qui ne fait rien pour faciliter la vie des citoyens. Toutefois, aucun des partis ne partage cette analyse assez simpliste, comme d’habitude, c’est toujours la faute des autres.

Et la suite à Brême ? C’est le grand point d’interrogation après la démission de Böhrnsen. Si on ne peut que saluer le fait qu’un homme politique assume sa responsabilité pour un mauvais résultat, il est quand même surprenant que le démissionnaire soit celui qui a été élu pour former le nouveau gouvernement.

La confiance des Allemands dans leur monde politique a pris un sérieux coup ces derniers temps et le scandale autour d’Angela Merkel n’y est pas pour rien. Mais force est de constater que l’abstentionnisme ne mène nulle part non plus – sauf dans une sorte de chaos qui permettra une nouvelle fois aux partis de la droite de souligner le besoin d’avoir un «homme fort». On a déjà vécu cela en Allemagne…

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste