Elle venait de Beringel…

Connue sous le nom de scène Linda de Souza, Teolinda Joaquina de Sousa Lança, venait de Beringel, une petite localité de la paroisse civile de Beja, dans l’Alentejo.

Teolinda Joaquina de Sousa Lança a certainement contemplé ce paysage de l’Alentejo, jusqu’à ce qu’elle quitte Beringel pour gagner la France. Foto: Bextrel Woodbury / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Rendant hommage à sa compatriote décédée en France le 28 décembre dernier, Marcelo Rebelo de Sousa, le Président de la République du Portugal, a souligné que « Linda de Suza reste dans notre mémoire comme un exemple de détermination et de fidélité. Elle était une icône française de l’immigration portugaise et donc une icône du Portugal ». Comme lui, elle était née en 1948, mais dans une famille pauvre d’un village de l’Alentejo et non pas dans une famille aisée de Lisbonne.

Plus précisément à Beringel dans la paroisse civile de Beja, qu’elle a fuit en 1972 pour gagner la France, car à l’époque de l’Estado Novo salazariste, une « fille-mère » n’avait pas sa place dans la société. Avec son fils João Carlos, né en 1968, elle s’installa à Paris, où elle vécut de petit boulots tout en cultivant sa passion pour le chant. C’est en 1978 que Teolinda Joaquina de Sousa Lança devint Linda de Souza, car découverte par le compositeur André Pascal à Saint-Ouen où elle chantait au restaurant Chez Louisette.

L’exemple de loyauté qu’elle fut envers son pays d’origine et sa culture, souligné très justement par le Président Marcelo Rebelo de Sousa, n’est pas un vain mot. Chantant le quotidien des « emigrantes », elle est devenue une star en très peu de temps. Mais une star qui n’oubliait jamais d’où elle venait. Dans le vibrant hommage que lui rendait dans le LusoJornal Nathalie de Oliveira, députée à l’Assemblée de la République pour la circonscription des Portugais d’Europe (Círculo Eleitoral da Europa), cette dernière soulignait que « Ses chansons auront permis de vouloir dépasser notre condition sociale et les déterminismes y afférents, dans les années 80 et par-après, de vaincre nos doutes sur le chemin de l’émancipation et de rendre fiers et le Portugal et la France de ce que nous avons été et de ce que nous sommes : des citoyens engagés, patriotes aux multiples appartenances ! ».

Elle venait de Beriguel – Teolinda Joaquina de Sousa Lança, avait clandestinement gagné la France, pour tout simplement trouver une vie meilleure, et la célébrité lui tomba dessus. La célébrité, l’argent et les escrocs qui abusèrent de sa confiance et au nombre desquels figurerait son ex-compagnon qui se défausse sur son producteur, mais qui parviendra maintenant à démêler les tenants et les aboutissants de cette affaire ? Teolinda Joaquina de Sousa Lança faisait trop facilement confiance à trop de monde, telle est l’origine de ses déboires financiers, sans que cela n’absolve ceux qui ont odieusement profité d’elle.

Un Portugais – Um Portugês

Deux valises en carton sur la terre de France
Un Portugais vient de quitter son Portugal
Comme tant d’autres il est venu tenter sa chance
Le Portugais qui a quitté son Portugal

Ici le soir parmi tous ses amis
Il cherche un peu d’espoir
Tandis qu’ils font le cercle autour de lui
Il joue sur sa guitare
Il chante des fados des airs traditionnels
Le Portugais qui a quitté son Portugal
Sous les toits il entend la pluie tomber du ciel
Il fait si beau chez lui dans son pays natal
Là-bas une fille l’attend depuis des mois
Chaque soir elle lui écrit
Pour elle jamais au monde il n’y aura
Personne d’autre que lui

Deux valises en carton sur la terre de France
Un Prince s’éloigne dans le brouillard matinal
C’est à la fille qui l’attend là-bas qu’il pense
Ce Portugais qui rentre enfin au Portugal
Ce Portugais qui rentre enfin au Portugal
La la la la…

Paroles : Vine Buggy & Claude Carrère – Musique : Alex Alstone, – 1978

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