Embargo sur le pétrole russe : l’UE veut serrer la vis

L’Union Européenne prévoit un embargo pétrolier pour la fin de l’année 2022. Vaut mieux tard que jamais…

Est-ce que le pétrole russe continuera à couler dans les oléoducs ? Foto: sannonpatrick17 from Swanton, Nebraska, U.S.A. / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Elsa Woeffler) – Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union Européenne n’a de cesse de prendre des mesures économiques afin de sanctionner Vladimir Poutine. Entre autres : un embargo sur le pétrole russe, dont l’Union Européenne est très dépendante. Selon l’agence Bloomberg, l’Union Européenne devrait se passer du pétrole russe d’ici la fin de l’année.

Après des divergences sur la manière de sanctionner économiquement la Russie, les vingt-sept semblent avoir trouvé un terrain d’entente. En effet, un sixième train de sanctions devrait être adopté dans la semaine. Pourtant, si la Hongrie et l’Allemagne freinaient, du fait de leur dépendance du gaz russe, ils avaient finalement donné leur accord, notamment lors d’une visite en Pologne : « Nous devons tenter l’impossible », avait déclaré le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, « aujourd’hui, je peux dire qu’un embargo est devenu gérable pour l’Allemagne », avait-il ajouté. En effet, la part russe de l’approvisionnement pétrolier allemand ne représente que 12%, mais le pays reste tout de même dépendant du gaz russe.

Ainsi, les relations commerciales entre l’Union Européenne, client principal de l’export du pétrole russe, se sont vu grandement impactées : en janvier 2022, la Russie a exporté 1,2 million de barils, mais en avril, le nombre est tombé à 800 000 barils. En 2019, c’étaient deux tiers des importations de pétrole brut de l’Union Européenne qui venait de la Russie, selon l’agence Bloomberg. De telles sanctions engendreraient donc, si embargo pétrolier il y a, une augmentation des tensions entre les deux blocs. En effet, l’Union Européenne tente de faire pression sur Moscou pour frapper la Russie économiquement sur les exportations pétrolières. Pour cela, les vingt-sept envisagent de traiter différemment le pétrole expédié par pétroliers et ce transporté par oléoducs. Ces derniers sont plus facilement sanctionnables, selon les experts interrogés par l’agence Bloomberg.

Mais d’autres options ont aussi été envisagées afin de réduire les importations du pétrole russe au sein de l’Union Européenne : plafonnement des prix, mécanismes de paiements spéciaux, autres tarifs et intégration de la Biélorussie dans les sanctions, font partie des mesures envisagées. L’implication de Minsk dans l’invasion russe en Ukraine, en tant que lieu de rassemblement des troupes russes au début de l’offensive, explique son inclusion dans cet embargo pétrolier.

D’ici peu de temps, l’Union Européenne doit prendre une décision définitive pour que les 27 aient le temps d’élaborer d’autres stratégies d’approvisionnement.

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