Emploi : le nombrilisme national ne sert à rien

Pendant que la France affiche à nouveau un chômage record, les chiffres restent positifs chez les voisins allemands.

Über dem Zentrum für Europäischen Verbraucherschutz in Kehl arbeitet die grenzüberschreitende Arbeitsvermittlung. Foto: © Kai Littmann

(KL) – Que certains le veulent où non, dans la région du Rhin Supérieur, le marché de l’emploi sera transfrontalier ou ne sera pas. Au mois de mai, le taux de chômage reste stable dans l’Ortenau (3,6%), malgré un léger recul de 70 du chiffre absolu de chercheurs d’emploi (-70). C’est ici que se trouve une partie de la réponse aux problèmes de l’emploi en Alsace. Et là, il ne s’agit pas d’une idéologie, mais d’une nécessité économique.

Pour Horst Sahrbacher, le patron de l’Agence pour l’Emploi à Offenburg, la situation est excellente : «L’évolution positiv et stable de l’économie perdure et nous avons pu placer bon nombre de chercheurs d’emploi ».

En même temps, le Ministre-Président du Bade-Wurtemberg, Winfried Kretschmann, s’est rendu en Espagne pour y trouver de jeunes chômeurs qualifiés pouvant parer au manque de main d’oeuvre qualifiée qui devient le problème le plus pressant du Land. En Espagne, pays véritablement secoué par le chômage, Kretschmann s’est également fait fort pour le système de la formation duale qui fonctionne si bien outre-Rhin.

Mais en Espagne ?! L’Alsace souffre sous un chômage important et le Bade-Wurtemberg va chercher sa main d’oeuvre en Espagne ? Mais pourquoi est-ce que les multiples échanges entre les acteurs du marché de l’emploi français, allemands et suisses n’apportent pas les solutions. Chaque poste vacant dans le Bade-Wurtemberg devrait dans un premier temps faire l’objet de candidatures venants d’Alsace ! La situation pose des questions.

Quid de la mise en oeuvre des nombreuses possibilités offertes dans la région ? Depuis l’année dernière et la Convention de Saint-Louis, les jeunes dans la région peuvent suivre une formation là et dans le système où ils veulent. Mais est-ce que cette possibilité a été suffisamment communiquée et adoptée par les jeunes concernés ? Quid des différents pôles de placement transfrontaliers, qu’ils soient mobiles ou hébergés dans des bureaux ? Est-ce que les possibilités d’emploi dans le Bade-Wurtemberg ne sont pas assez connues ?

La solution à ce double problème – chômage en Alsace, pénurie de main d’oeuvre qualifiée dans le Bade-Wurtemberg – se trouve dans l’intensification de la coopération, de l’intégration transfrontalière du marché de l’emploi. Aucune des sous-régions du Rhin Supérieur ne pourra répondre seule aux défis auxquels elles doivent faire face.

Et puisque les efforts déjà réalisés ne suffisent visiblement pas, il convient de faire plus. Et ce, non seulement au niveau des professionnels du marché de l’emploi, mais également au niveau politique. Ainsi, Winfried Kretschmann pourrait, non seulement en Espagne, faire une tournée de charme en Alsace et discuter les possibilités avec les responsables français (et suisses).

Que ceux qui s’agitent contre l’Europe regardent bien cette situation entre l’Alsace, le Bade-Wurtemberg et la Suisse. Ce sont les réalités du terrain qui le disent haut et fort : la solution n’est pas le «moins d’Europe», mais le «plus d’Europe». Evidemment.

1 Kommentar zu Emploi : le nombrilisme national ne sert à rien

  1. 3locations // 30. Mai 2014 um 0:54 // Antworten

    Le problème est plus complexe car le pays de Bade souffre de deux maux:
    – Un manque de main d’oeuvre qualifié pour les nouveaux emplois crées.
    – Un problème de démographie avec une population active qui décroit lentement.
    D’un point de vue politique, la meilleure solution pour le pays de Bade est effectivement d’aller chercher cette main d’oeuvre à l’étranger pour remédier à ces deux problème.
    Au niveau du Rhin Supérieur, cela permettra d’afficher une démographie correcte et surtout mieux équilibrée entre les deux rives du Rhin.
    Il est tout de même intéressant de privilégier dans la limite du raisonnable la recherche d’un certain nombre d’employés en Alsace ou de créer, comme c’est déjà le cas, des emplois en Alsace avec de filiales françaises (Würth, SEW Usocome, …).

    Il faut également souligner, qu’au-delà du taux de chômage très bas, que le Pays de Bade crée à nouveau beaucoup d’emplois depuis 2009 (Voir http://www.statistik-bw.de/SRDB/Tabelle.asp?H=ArbeitsmErwerb&U=02&T=03025035&E=KR&R=KR317 ).
    Pour l’Ortenau, le solde d’emplois salariés est de +8900 emplois entre 2009 et 2013, soit +6%.

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