Emploi : nouvelle baisse du taux de chômage dans l’Ortenau

Au mois d’octobre 2014, le taux de chômage a baissé à 3,4% dans l’Ortenau, ce que de nombreux experts considèrent être un taux proche du plein emploi.

Les professionnels du marché de l'emploi font leur possible pour réussir l'intégration franco-allemande. Foto: Bettenburg / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0de

(KL) – 7.913 hommes et femmes cherchent actuellement un emploi dans l’Ortenau, région frontalière qui compte un peu plus de 400 000 habitants. Ceci correspond à un taux de chômage de 3,4%, une baisse de 0,2% par rapport au mois précédent. Un succès, serait-on tenté de penser, mais force est de constater que le marché de l’emploi badois est en pleine mutation. Le taux de chômage n’est plus qu’un paramètre parmi d’autres qui permettent d’évaluer la santé du marché de l’emploi. Et en Pays de Bade, les problèmes se dessinent de plus en plus clairement – il manque de la main d’œuvre qualifiée.

Actuellement, 2581 postes sont à pourvoir dans l’Ortenau – et les postes proposés confirment la tendance. Les employeurs ne cherchent plus que des collaborateurs hautement qualifiés, l’époque des «petits boulots» ne demandant que peu de qualifications est terminée. Cette évolution concerne l’ensemble des acteurs du marché de l’emploi et de la formation dans la région.

Car en Alsace, le taux de chômage se situe toujours aux alentours des 10%, et de nombreux chercheurs de travail seraient prêts à travailler sur l’autre rive du Rhin – ce qui nécessite une formation reconnue en Allemagne et surtout, des compétences linguistiques qui dépassent la capacité de commander une boisson chaude dans un café allemand.

Les secteurs qui embauchent actuellement dans l’Ortenau, sont la métallurgie et l’électrotechnique. On cherche également du personnel soignant (un secteur qui risque de se développer de plus en plus ces prochaines années avec une société allemande vieillissante) et du personnel dans la gastronomie et l’hôtellerie.

Les acteurs du marché de l’emploi franco-allemand dans la région du Rhin Supérieur ont réagi et même anticipé cette évolution. Les partenaires français et allemands ont lancé différentes initiatives prometteuses, impliquant en partie aussi des acteurs privés, visant à faciliter la mobilité professionnelle des jeunes et œuvrant pour changer les mentalités dans les entreprises allemandes qui, en dehors de la zone située directement à la frontière, n’ont pas encore le reflexe de penser à embaucher de jeunes Alsaciens.

L’avenir du marché de l’emploi franco-allemand semble clair – le taux de chômage continuera à baisser en Pays de Bade et dans pas longtemps, plus personne ne se félicitera d’un taux de chômage en chute libre – car ce taux ne fait que traduire une pénurie en main d’œuvre qui risque de mettre en péril bon nombre d’entreprises badoises qui ne seront plus en mesure de faire face aux commandes, par manque de personnel. En Alsace, il semble aussi clair que l’économie ne sera pas en mesure de créer un nombre d’emplois suffisant pour contrer le chômage – la gestation d’un marché de l’emploi franco-allemand et intégré est donc une nécessité programmée. Qui, voilà la bonne nouvelle, est en train d’être organisée par des professionnels du secteur hautement motivés et affichant une attitude franco-allemande et transfrontalière exemplaire.

Inutile donc de paniquer en analysant les chiffres, mais d’autre part, la région n’a pas de temps à perdre. Les formations scolaires, universitaires et professionnelles doivent être harmonisées le plus vite possible, permettant aux jeunes de se former et de travailler sur les deux rives du Rhin. C’est à ce niveau, d’ailleurs, que tous les efforts de l’intégration transfrontalière prennent un sens particulier. Car l’intégration transfrontalière n’est pas le «dada» de quelques politiques et représentants du monde associatif, mais une nécessité pour assurer la prospérité de notre région à long terme.

1 Kommentar zu Emploi : nouvelle baisse du taux de chômage dans l’Ortenau

  1. En ce qui concerne le secteur de l’hôtellerie et du commerce, il serait effectivement intéressant d’embaucher du personnel français/alsacien avec une certaine maîtrise de la langue allemande (et anglaise …), surtout si ces établissements misent sur les touristes venant de France et de Belgique francophone. Il y a là un gros potentiel à exploiter grâce au développement du réseau TGV sur Strasbourg ainsi que l’aéroport de Strasbourg avec sa nouvelle base Volotea. En 2016, il y aura 2 TGV directes Bruxelles-Lille-Strasbourg (3h40) par jour ainsi que 4 TGV Luxembourg-Strasbourg (1h30) par jour qui seront des points de collecte efficace pour la Belgique et particulièrement la Wallonie. Quant à Volotea, elles assure des lignes à moindre coût vers Nantes, Bordeaux et Marseille en ce qui concerne les métropoles française, sans oublier Air France et HOP! pour les autres destinations françaises (Lille, Lyon, Toulouse, Nice).

    Evidemment, les acteurs du tourisme en Alsace seront aussi bénéficiaires des ces nouvelles liaisons directes et rapides, mais pour améliorer le succès commercial de ces lignes ferroviaires et aéroportuaires, il serait peut-être intéressant d’améliorer les dessertes vers Baden-Baden, Freudenstadt et Europa Park à partir de la gare de Strasbourg et surtout de renforcer la publicité de l’Eurodistrict, en y englobant des destinations à la périphérie (Baden-Baden et Freudenstadt notamment), envers la France et Belgique.

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