Emploi transfrontalier – ça bouge dans la région du Rhin Supérieur

Lors de la 2ème réunion du Comité de Pilotage et de suivi pour l’apprentissage transfrontalier et les formations, le programme «Réussir sans frontière – Erfolg ohne Grenzen» a été présenté.

De hautes personnalités de la politique régionale ont présenté leur nouveau programme transfrontalier pour l'emploi et la formation. Foto: Claude Truong-Ngoc / Eurojournalist(e)

(CTN/KL) – Il y avait du beau monde hier à la Maison de la Région Alsace à Strasbourg. Outre le hôte Philippe Richert, Président du Conseil Régional d’Alsace, des invités de marque comme Peter Friedrich, Ministre pour le Bundesrat, l’Europe et les Affaires Internationales du Bade-Wurtemberg, Stéphane Fratacci, Préfet de la Région Alsace et du Bas-Rhin, Werner Schreiner, Représentant du Ministre-Président pour la coopération transfrontalière de la Rhénanie-Palatinat et d‘autres personnalités avaient fait le déplacement pour parler de l’apprentissage transfrontalier et des formations professionnelles transfrontalières.

Au centre de cette réunion, la présentation du programme Interreg V «Réussir sans frontière – Erfolg ohne Grenzen». Ce programme vise à apporter à la fois une réponse à la pénurie de main d’œuvre qualifiée dans les régions allemandes limitrophes (entre 2015 et 2030, le Bade-Wurtemberg manquera de 200.000 actifs, tandis que la Rhénanie-Palatinat de 100.000) et à donner une perspective plus positive au marché de l’emploi dans l’est de la France. Comme souvent souligné ici, la seule réponse à cette situation sera un marché de l’emploi et de la formation intégré – et c’est exactement à cette mission que se sont engagés les partenaires allemands et français.

Le programme qui concerne une vingtaine de partenaires, autant du domaine public que du domaine privé, s’articule autour de trois actions clés :

* L’accompagnement des jeunes et des demandeurs d’emploi (stages en entreprises, aides à la mobilité, ateliers de soutien à la recherche d’emploi, permanences franco-allemandes par des conseillers etc.)

* L’adéquation entreprises – candidats (identification des jeunes et des demandeurs d’emploi souhaitant travailler en Allemagne et des entreprises allemandes prêtes à recruter, valorisation des compétences acquises en formation ou en emploi etc.)

* Une communication globale et commune aux partenaires, pour une meilleure visibilité des opportunités de travail transfrontalier.

Si cette approche n’est pas exactement nouvelle (des acteurs comme les ANPEs allemandes et françaises, les Eurodistricts et des partenaires privés comme la Fondation Entente Franco-Allemande et l’Institut Franco-Allemand s’engagent depuis un bon moment dans de tels projets), on ne peut qu’applaudir des deux mains cette initiative au plus haut niveau de la politique régionale des deux côtés de la frontière. Avec l’appui de ce niveau politique, la mise en œuvre de projets concrets sur le terrain devrait se trouver largement facilité et les fonds Interreg devraient permettre de s’attaquer à des projets ambitieux en la matière.

L’un des maître-mots de cette démarche sera la mobilité professionnelle. En considérant qu’actuellement, 63000 frontaliers alsaciens travaillent en Suisse et en Allemagne (ce qui représente 8% de la population active en Alsace), on comprend facilement l‘importance de cette intégration des marchés de l‘emploi franco-allemande (et suisse).

Si certains craignent toujours que cette approche réduit l‘Alsace à un «vivier de talents» alsaciens dont profiteraient uniquement les régions limitrophes, ils se trompent. Car en poursuivant les efforts, les partenaires publics et privés créent un marché de l‘emploi et de la formation réellement intégré où les notions «nationales» ont vocation de disparaître rapidement. Pour le plus grand bien de toutes les régions concernées, pour donner un exemple européen. A suivre.

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