En Français und auf Deutsch – Eurodistrict PAMINA : aujourd’hui la crise et demain ?

Tribune du Président de l'Eurodistrict PAMINA Rémi Bertrand et du Directeur des Services Patrice Harster / Gastbeitrag des Präsidenten des EVTZ PAMINA Rémi Bertrand und des Geschäftsführers Patrice Harster

Sitz des Eurodistrikts / siège de l'Eurodistrict PAMINA. Foto: EVTZ PAMINA

(Rémi Bertrand / Patrice Harster) – La crise sanitaire actuelle est sans précédent. Elle atteint le monde entier et paralyse tous les pays quelques que soit leur régime politique ou leur constitution. L’Europe qui était déjà fragilisée avec sa politique d’immigration qu’elle n’a pas su gérer et le Brexit qui a mis presque trois ans à trouver une issue, n’a pas réussi à créer l’unité et la solidarité que tout citoyen européen attendait pour gérer au mieux la crise quand la pandémie a frappé l’Italie. Ce sont les Etats souverains qui ont pris des mesures unilatérales, souvent par un premier réflexe de fermeture des frontières terrestres. Les frontières terrestres protègent sauf qu’en même temps les trains circulaient et les avions volaient.

Et que dire de la coopération franco-allemande. Chacun des deux Etats s’est illustré par des décisions importantes pour ces concitoyens, souvent justifiées sur la base de concertation avec les scientifiques, voire des instituts spécialisés de renom mondial. Certain on même osé avancer le fait d’avoir pris ses décisions en concertation avec l’Etat voisin. On a pu voir les limites d’un système centralisé à la française et d’un système fédéral à l’allemande. L’esprit de protection national a resurgit, les critiques ont fusé. Le Traité d’Aix-la-Chapelle signé en 2019 devait être exemplaire pour toute l’Europe. S’agit-il d’un document de recommandation ou d’un véritable Traité qui permet d’agir de manière solidaire en franco-allemand ?

Notre coopération transfrontalière dans le Rhin supérieur et dans l’Eurodistrict PAMINA n’a jamais connu une période aussi sombre. Frontière fermée, passage filtré pour les travailleurs frontaliers, solidarité sanitaire plus que timide, voire inexistante en début de crise, confinement différent sur les territoires, autant de situation qu’on n’envisageait même pas il y a quelques semaines. Et quand le Grand Est a été déclaré zone à risque comme la Chine ou l’Italie par le Robert-Koch-Institut, la coopération a volé en éclat, la méfiance s’est installée avec tous ces mauvais côtés humains. Que sont devenu nos structures transfrontalières surtout celles qui représentent les autorités étatiques comme la Conférence du Rhin supérieur ? Le fait de demander de l’aide ou de se préoccuper de son voisin n’était pas une action spontanée. C’est certainement légitime puisqu’il a fallu régler de nombreuses choses sur son propre territoire, mais en même temps on a accumulé beaucoup de retard.

Les défis qui nous attendent à la sortie de crise sont immenses. Au-delà de toutes les bonnes actions qui ont été entreprises par la Commission européenne, les Etats, les collectivités territoriales et locales les élus régionaux et locaux, les réseaux qui ont été créés pour l’occasion, le chantier est immense. Au niveau du GECT Eurodistrict PAMINA nous avons mis en place un plan de continuité d’activité pour garantir son fonctionnement. La mission INFOBEST a certes été fermée physiquement mais nous avons continués à répondre aux citoyens par messagerie et surtout au téléphone. Les organes de l’Eurodistrict ne pouvant plus se réunir, nous avons gardé le contact avec nos membres et essayé d’apporter un éclairage sur la situation dans les différents territoires en diffusant quotidiennement un bulletin d’information. A l’avenir, il faudra se poser la question quant à une meilleure coordination des dispositifs sanitaires sur le territoire de l’Eurodistrict, voire du dispositif d’aide aux acteurs économiques. Les Eurodistricts ont cette capacité de pouvoir effacer les frontières d’Etat grâce au Traité d’Aix-la-Chapelle.

Dès la fin de crise, nous allons installer le comité qui pilotera les obstacles sur l’accès aux soins et les obstacles liés au remboursement des soins dans le cadre de notre mission de rapporteur du comité de coopération transfrontalière du Traité d’Aix-la-Chapelle. Nous allons également essayer d’accélérer les éléments d’intégration économique de notre territoire, notamment en développant des actions pilotes dans le cadre de la TechnologieRegion Karlsruhe. Nous poursuivrons nos actions de mutualisation des fonds européens en aidant la Commission européenne à développer un outil adéquat d’intégration territorial aux frontières. Enfin, nous devons revoir le mode de fonctionnement de l’Eurodistrict, il ne doit pas uniquement être un vecteur d’échange et de rencontre mais un véritable acteur de développement de territoire.

Il faut saluer le courage de tout le corps médical jusqu’aux aides à domiciles ou dans le EPAHD, la protection civile, les pompiers, remercier les élans de solidarités dans les métropoles, les villes , les villages, les quartiers, tous les chefs d’entreprises, tous les élus, tous les citoyens qui se sont engagés dans la réserve civique en France, toutes les associations qui œuvrent quotidiennement pour les plus démunis, en résumé tous les milliers de geste de solidarité y compris les gestes transfrontaliers au niveau des hôpitaux allemands du Rhin supérieur et de certains Landkreise qui ont offert du matériel médical et accueilli des patients alsaciens. Nous émettons le vœu que cet élan de solidarité perdurera au-delà de la crise et que nous saurons réviser nos politiques, nos visions d’avenir 2030 et la gouvernance de nos structures transfrontalières. Le défi est immense mais nous nous donnerons les moyens d’y arriver.

Eurodistrikt PAMINA: Heute die Krise und morgen?

In einem Gastbeitrag analysieren der Präsident des Eurodistrikts PAMINA Rémi Bertrand und der Geschäftsführer Patrice Harster den aktuellen Zustand der grenzüberschreitenden Zusammenarbeit und vor allem deren Perspektiven.

(Rémi Bertrand / Patrice Harster) – Die gegenwärtige Gesundheitskrise ist beispiellos. Sie betrifft die ganze Welt und lähmt alle Länder unabhängig von ihrem politischen System oder ihrer Verfassung. Europa, das bereits durch seine unsolidarische Einwanderungspolitik und die langwierigen Brexit-Verhandlungen geschwächt war, hat es nicht geschafft, die Einheit und Solidarität zu erzeugen, die jeder europäische Bürger erwartet hatte, um die Krise am besten zu bewältigen, als die Pandemie Italien traf.  Es waren die souveränen Staaten, die unilaterale Maßnahmen ergriffen, oft mit dem anfänglichen Reflex, die Landesgrenzen zu schließen. Die Landesgrenzen wurden geschützt, aber gleichzeitig verkehrten Züge und Flugzeuge.

Und was ist mit der deutsch-französischen Zusammenarbeit? Jeder der beiden Staaten hat wichtige Entscheidungen für seine Bürger getroffen, die oft auf der Grundlage von Beratungen mit Wissenschaftlern oder sogar mit der Expertise von weltweit anerkannten Fachinstituten gerechtfertigt wurden. Einige behaupteten sogar, dass sie ihre Entscheidungen in Absprache mit dem Nachbarstaat getroffen hatten. Wir haben die Grenzen eines zentralisierten Systems nach französischem Vorbild und eines föderalen Systems nach deutschem Vorbild gesehen.  Der Geist des nationalen Protektionismus ist wieder auferstanden und es wurde viel Kritik geübt. Der 2019 unterzeichnete Vertrag von Aachen sollte für ganz Europa beispielgebend sein. Handelt es sich nun um ein Dokument mit Empfehlungen oder einen echten Vertrag, der es uns erlaubt, im Sinne der Solidarität wirklich deutsch-französisch zu handeln?

Unsere grenzüberschreitende Zusammenarbeit am Oberrhein und im Eurodistrikt PAMINA war noch nie so trostlos. Eine geschlossene Grenze, eingeschränkter Grenzübertritt für Pendler, mehr als zaghafte oder gar nicht vorhandene Solidarität im Gesundheitswesen zu Beginn der Krise, unterschiedliche Ausgangsbeschränkungen, viele Dinge, die noch vor wenigen Wochen unmöglich schienen. Und als die Region Grand Est vom Robert-Koch-Institut zur Risikozone wie China oder Italien erklärt wurde, wurde die Zusammenarbeit zerschlagen, Misstrauen mit all seinen schlechten menschlichen Aspekten entstand. Was ist aus unseren grenzüberschreitenden Strukturen geworden, insbesondere aus den Strukturen wie der Oberrheinkonferenz, die staatliche Behörden vertreten? Um Hilfe zu bitten oder sich um seinen Nachbarn zu kümmern, war keine spontane Aktion. Das ist sicherlich legitim, da auf dem eigenen Gebiet viele Dinge geregelt werden mussten, aber im gleichen Zug kam es zu erheblichen Verspätungen bei der Zusammenarbeit.

Die Herausforderungen, die nach der Krise auf uns warten sind immens. Über all die guten Aktionen hinaus, die von der Europäischen Kommission, den Staaten, den lokalen und regionalen Behörden, den regionalen und lokalen Mandatsträgern und den dafür geschaffenen Netzwerken umgesetzt wurden, sind die kommenden Aufgaben enorm. Auf der Ebene des EVTZ Eurodistrikts PAMINA haben wir einen Plan zur Sicherstellung der Arbeitsfähigkeit aufgestellt, um den Betrieb zu gewährleisten. Die INFOBEST-Mission ist zwar für den Kundenverkehr geschlossen, aber wir stehen weiterhin per E-Mail und Telefon Rede und Antwort. Da die Gremien des Eurodistrikts nicht mehr zusammenkommen konnten, hielten wir den Kontakt zu unseren Mitgliedern aufrecht und versuchten, die Situation in den verschiedenen Gebieten durch die Verteilung eines täglichen Newsletters zu beleuchten. In Zukunft wird man sich die Frage stellen müssen, wie die Gesundheitssysteme auf dem Gebiet des Eurodistrikts oder auch die Verfahren zur Unterstützung der Wirtschaftsakteure besser koordiniert werden können. Die Eurodistrikte haben dank des Aachener Vertrages die Möglichkeit, Staatsgrenzen zu beseitigen.

Sobald die Krise überwunden ist, werden wir die Arbeitsgruppe gründen, der im Rahmen unserer Aufgabe als Berichterstatter für den Ausschuss für grenzüberschreitende Zusammenarbeit des Vertrags von Aachen die Hindernisse beim Zugang zur Gesundheitsversorgung und bei der Erstattung von Behandlungskosten bearbeiten wird. Wir werden auch versuchen, die wirtschaftliche Integration in unserem Gebiet zu beschleunigen, insbesondere durch die Entwicklung von Pilotaktionen im Rahmen der TechnologieRegion Karlsruhe. Wir werden unsere Aktionen zur Bündelung europäischer Mittel fortsetzen, indem wir die Europäische Kommission bei der Entwicklung eines geeigneten Instruments für die territoriale Integration von Grenzregionen unterstützen. Schließlich müssen wir die Funktionsweise des Eurodistrikts überprüfen, der nicht nur ein Vehikel für Austausch und Begegnung, sondern auch ein echter Akteur der territorialen Entwicklung sein muss.

Wir begrüßen den Mut der gesamten Ärzteschaft, einschließlich der ambulanten Pflege und der Pflegeheime, des Katastrophenschutzes und der Feuerwehr, und danken für die Solidarität in den Städten, Gemeinden, Dörfern und Vierteln. Ebenso danken wir allen Wirtschaftsakteuren, allen Mandatsträgern und allen Bürgern, die sich ehrenamtlich in Frankreich und Deutschland eingesetzt haben sowie allen Verbänden, die sich täglich für Benachteiligte engagieren. Es handelt sich um Tausende von Gesten der Solidarität, einschließlich der grenzüberschreitenden Solidarität von deutschen Krankenhäusern am Oberrhein und von einigen Landkreisen, die medizinische Geräte angeboten und elsässische Patienten aufgenommen haben. Wir hoffen, dass dieser Solidaritätsschub über die Krise hinaus anhält und dass wir unsere Politik, unsere Zukunftsvisionen für 2030 und die Governance unserer grenzüberschreitenden Strukturen entsprechend auf den Prüfstand stellen. Die Herausforderung ist immens, aber wir werden uns die Mittel geben, um sie zu bewältigen.

Rémi Bertrand
Präsident
EVTZ Eurodistrikt PAMINA

Patrice Harster
Geschäftsführer
GECT Eurodistrict PAMINA

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