En marche vers une « renaissance européenne » ?

Un regard amoureux... mais le salut européen ne viendra pas que de deux pays, mais il faut qu'il soit porté par les 27 ! Foto: (c) Présidence de la République / N. Bauer

(KL) – C’est une « alliance de la confiance » entre la France et l’Allemagne que souhaite instaurer le président français Emmanuel Macron, une alliance dans « l’esprit d’une coopération tel qu’il existait entre François Mitterand et Helmut Kohl ». Sans une telle entente, expliquait Macron dans une interview accordee à plusieurs grands quotidiens, l’Union Européenne risque de se désintégrer. Selon Macron, la France et l’Allemagne se seraient concertées avant le sommet de Bruxelles – est-ce que Macron et Merkel seront en mesure de faire plus que les jolis discours de circonstance ?

On pense aux élections présidentielles et législatives – on aime bien écouter Enmmanuel Macron, on a cette agréable sensation que cet homme fera tout d’une nouvelle manière, que ce monde politique qui s’est éloigné des gens, puisse revenir au sein de la société. Seulement, hormis les belles paroles, on ne voit toujours pas comment cette « relance européenne » pourrait se faire. Le temps des campagnes est révolu, maintenant, il faudra mettre un contenu à ces belles paroles.

Angela Merkel, cela saute aux yeux, est sous le charme du jeune président français. Mais il ne faut pas oublier qu’Angela Merkel defend, avant tout, le bifteck d’Angela Merkel. Est-ce que l’Allemagne d’Angela Merkel acceptera des réformes européennes qui, pour être efficaces, doivent impérativement se traduire par « moins d’Allemagne » en Europe ?

Les sujets de ce sommet Bruxellois ont été bien choisis. On a sélectionné des sujets qui se prêtent à une ententem, comme la sécurité, le Brexit ou encore les traités sur les libres échanges. Les sujets qui feraient plutôt l’objet de discordes, on les évite – réfugiés, Europe sociale, Grèce, on préfère fermer les deux yeux pour ne surtout pas déranger cette petite fleur franco-allemande qui semble pousser. Mais l’Union Européenne ne peut pas se limiter aux sujets « convenables », maintenant, il faut du courage !

Il faut arrêter de se focaliser sur le franco-allemand pour la relance européenne. Il est grand temps de révaloriser le poids des « petits pays » européens – soit, l’Union Européenne est réellement une « communauté de valeurs », à ce moment-là il faut stopper la « germanisation » de l’Europe, soit l’Union Européenne n’est que l’agent des « marchés » et intérêts financiers et si tel était le cas, il serait temps de mobiliser toutes les forces pour réinventer le Parlement Européen en 2019.

Tout le monde s’est donc mis « en marche », en France et en Europe – mais pour aller où ?