En pleine phase de « Weimar »…

Comme dans les années 20 du siècle dernier, nous nous trouvons aujourd’hui à nouveau dans une phase qui ressemble à la « République de Weimar ». Et c’est dangereux.

Faudra-t-il se battre à nouveau pour éviter de perdre des libertés que nos ancêtres avaient acquis pour nous ? Foto: Eugène Delacroix / Wikimedia Commons / PD

(KL) – De nombreux scientifiques se sont penchés sur la question comment le nazisme a pu s’installer en Allemagne le siècle dernier et plus globalement, comment émergent les systèmes totalitaires. Plusieurs paramètres doivent être remplis pour qu’une situation puisse dégénérer comme en Allemagne pendant les années 20 du siècle dernier. Nous y sommes presque…

La « République de Weimar » qui s’est soldée par la prise du pouvoir par le NSDAP (pourtant pas majoritaire au parlement, le parti nazi ne comptait que 44% des sièges, mais en arrêtant les 81 députés communistes, il pouvait s’emparer « démocratiquement » du pouvoir, ce qui fait penser à la Turquie en 2017 !), était l’expression d’une angoisse collective. Cette angoisse collective allait mener vers l’instauration du système le plus violent et barbare que le monde ait connu.

Après la Grande Guerre 14-18, l’Europe vivait des changements politiques majeurs. La révolution russe, la révolution en Allemagne, l’abolition de plusieurs monarchies, suivie par une crise économique et financière (avec l’inflation en 23/24), un chômage important, l’émergence de nombreux petits partis extrémistes, populistes et pour la plupart, ultra-nationaux – ce mélange a conduit vers la genèse du fascisme. Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, de nombreuses choses ressemblent à cette sinistre période. Le monde politique est en mouvement, des grands pays sont en train de changer de régime, comme les Etats-Unis ou la Turquie, de nombreux conflits armés secouent le monde, comme la plus grande vague de migration que le monde n’ait jamais connu, les crises économiques et financières et le chômage sévissent dans de nombreux pays, le terrorisme se substitue au traumatismes de la guerre et, comme au siècle dernier, on entend de nombreux pays faire appel à « un homme fort », le sur-père qui devra faire en sorte à ce que les choses rentrent dans l’ordre. Seul problème, les « hommes forts » ne résolvent jamais les problèmes, mais les transforment en catastrophe.

Après la Révolution Technologique, il serait temps d’adapter nos systèmes politiques à un monde qui est en pleine mutation. L’époque des idéologies est révolue, l’ère des connaissances a commencé. A nous de refléter ces changements en arrêtant de voter pour ceux qui nous conduisent une nouvelle fois dans le gouffre nationaliste, qui stimulent la haine de l’Autre, qui organisent cette Europe seulement dans l’intérêt des multinationales – tout cela constitue des éléments qui mènent une nouvelle fois à la catastrophe.

L’un des indicateurs d’une telle évolution est la « brutalisation » de la langue dans le discours politique, un phénomène auquel on assiste aussi en 2017. Que ce soit aux Etats-Unis, en Turquie, aux Pays-Bas, en Hongrie, en Allemagne ou en France, le discours politique devient réducteur, se limite aux slogans plats, empêche un véritable débat sur les contenus politiques.

Il y a péril en la demeure – nous sommes en train de répéter l’Histoire. Les seuls qui pourront stopper cette évolution hautement dangereuse, sommes nous, les électeurs et électrices qui ont le pouvoir soit de changer les équipes politiques au pouvoir, soit de les reconduire. En vue de ce que les responsables actuels nous proposent actuellement, il serait grand temps de les renvoyer. Avant qu’il ne soit trop tard, avant que nous vivons un « Weimar 2.0 ».

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