En route vers le deuxième tour des municipales

Cette semaine, Eurojournalist(e) vous donne une appréciation très personnelle des trois listes qui espèrent remporter le deuxième tour des élections municipales. Aujourd'hui : la liste Alain Fontanel – Jean-Philippe Vetter.

L'un des gagnants du premier tour des élections municipales - Jean-Philippe Vetter. Mais est-ce que cela suffira le 28 juin ? Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – La liste fusionnée d’Alain Fontanel (LREM) et de Jean-Philippe Vetter (LR) unit le grand perdant du premier tour et l’un des grands gagnants. Si le soir de ce premier tour bizarre, on pouvait lire la déception sur le visage d’Alain Fontanel qui n’aurait jamais pensé terminer en dessous des 20%, on pouvait en revanche lire la joie de Jean-Philippe Vetter qui avait fait mentir les sondages en doublant presque le score qui lui semblait réservé. Après que les deux candidates « de gauche » Jeanne Barseghian (Verts/EELV) et Catherine Trautmann (PS) n’avaient pas réussi de trouver un terrain d’entente, voilà la liste Fontanel-Vetter relancée dans la course.

Ce sont des styles très différents qui s’affronteront lors de ce deuxième tour que beaucoup de gens considèrent comme « un nouveau premier tour ». Alain Fontanel et Jean-Philippe Vetter, c’est un « mariage de la raison », après des années passées au Conseil Municipal dans deux camps différents – la majorité et l’opposition. En même temps, on ne peut pas leur reprocher d’unir leurs forces pour une autre vision de la ville que celle de Jeanne Barseghian et Catherine Trautmann ; ils ont fait leur calcul et se sont rendus compte qu’ensemble, ils pourraient gagner une élection qui semblait déjà perdue.

Ce qui parle POUR Alain Fontanel et Jean-Philippe Vetter : Il y a d’abord le côté « sunny boy » – deux jeunes hommes qui ont surmonté leurs clivages et qui se battent maintenant en bons potes. Le sujet principal des deux est l’emploi et l’attractivité de Strasbourg – deux sujets cruciaux lorsque l’on considère la crise économique qui arrive comme un tsunami. Après de longues années passées au Conseil Municipal, les deux sont tout sauf des inconnus, ils sont connus à Strasbourg et on leur prête une grande compétence pour les sujets économiques. Jean-Philippe Vetter est un excellent communiquant, ce qui équilibre le côté un peu « raide » d’Alain Fontanel.

Ce qui parle CONTRE Alain Fontanel – Jean-Philippe Vetter : La fusion de leur listes a été vécue par beaucoup de Strasbourgeois comme un acte d’opportunisme politique. Le soutien de Roland Ries risque de constituer davantage un malus qu’un bonus pour cette liste, et c’est leur propre liste qui risque de poser le plus grand problème aux deux candidats. On y retrouve en position éligible non seulement la « droite » présente au dernier Conseil Municipal, mais également des élus comme Paul Meyer ou Nawel Rafik-Elmrini qui ont la réputation d’aller là où ils peuvent glaner une place prometteuse sur une liste. Cette « mixité » risque de freiner l’enthousiasme dans les deux camps, LREM et LR.

Les propositions que font Alain Fontanel et Jean-Philippe Vetter résonnent un peu comme celle des autres listes. Les leitmotivs de cette liste sont le « développement durable », la « mobilité du futur » et si les deux candidats arrivent à communiquer un vrai intérêt et une vraie détermination pour ces sujets, il faudra voir ensuite comment se comportera le reste de leur liste qui se présente un peu comme « l’ancien monde ».

Mais pendant un moment de grande crise, est-ce que les Strasbourgeois ont vraiment envie de changement ? On le saura le 28 juin et la liste Fontanel-Vetter a toutes ses chances, comme les deux autres listes. Ce deuxième tour sera très serré et il faudra probablement attendre le comptage du dernier bureau de vote pour être sûr du résultat.

Demain : la liste de Jeanne Barseghian.

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