En route vers le deuxième tour des municipales

Cette semaine, Eurojournalist(e) vous donne une appréciation très personnelle des trois listes qui espèrent remporter le deuxième tour des élections municipales. Aujourd'hui : Catherine Trautmann.

Catherine Trautmann et son second Serge Oehler - remporteront-ils la mairie de Strasbourg ? Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – C’est le fruit du hasard que Catherine Trautmann soit la première candidate que nous présentons ici. Ensuite, nous présenterons la liste Fontanel-Vetter et pour terminer, Jeanne Barseghian qui, elle, avait remporté le premier tour. Hier, nous avons rencontré Catherine Trautmann et son second, Serge Oehler, lors d’un petit déjeuner à l’Hôtel de la Cathédrale, sur invitation de l’incontournable Jacques Zucker.

Après que la fusion entre les Verts/EELV et le PS n’a pas pu se faire, les trois listes en compétition doivent toutes les trois espérer terminer à la première place – et chacune des listes pourrait y arriver. Probablement, ce deuxième tour se jouera à quelques centaines de votes près.

La fusion entre les listes de Jeanne Barseghian et de Catherine Trautmann n’a pas pu se faire. Ce refus de travailler ensemble laisse un goût amer, du moins à la partie « gauche » de l’électorat strasbourgeois qui voyait déjà le « ticket gagnant » Barseghian-Trautmann. Mais bon, cela fait déjà partie du passé, maintenant, c’est l’actualité qui prime.

Ce qui parle POUR Catherine Trautmann : La candidate socialiste a de grands atouts à faire valoir. Elle a fait toutes les « guerres politiques » pensables, elle a l’immense bilan d’une carrière politique exceptionnelle à présenter, que ce soit au niveau local, régional, national ou européen. Catherine Trautmann est une sorte d’ordinateur ambulant – elle peut intervenir sur n’importe quel sujet en maîtrisant les dossiers, les chiffres, l’historique du sujet, les acteurs. A cela, il convient d’ajouter un carnet d’adresses imbattable, un charisme qui fait d’elle la seule femme politique dont le rayonnement dépasse de loin les frontières du Bas-Rhin ou de la ville de Strasbourg.

Très présente aux côtés des Strasbourgeois, avec Serge Oehler et d’autres colistiers, pendant la période du confinement, elle a fait preuve de cette célèbre qualité d’être « proche des citoyens ». Le travail fourni pendant le confinement était exceptionnel et les Strasbourgeois risquent de s’en souvenir.

De plus, pendant la crise actuelle, l’électorat veut être rassuré. Comme Angela Merkel en Allemagne, qui crève actuellement les sondages, Catherine Trautmann bénéficiera d’un bonus « Mutti » – avec toute son expérience, elle rassurera une bonne partie de l’électorat.

Ce qui parle CONTRE Catherine Trautmann : Il y en a qui avancent l’âge de la candidate Trautmann. Une erreur. Il suffit de la voir en campagne, elle est bien plus jeune que certains jeunes qui la critiquent. Sur n’importe quel plateau de discussion, c’est elle la plus dynamique, c’est elle qui connaît les dossiers. Donc, l’âge ne devrait pas jouer.

Mais, et il y a toujours un « mais », force est de constater que son cavalier seul a relancé la « droite » dans la campagne d’une élection qu’elle avait déjà perdu. La place de Présidente de l’Eurométropole qu’elle souhaitait, Jeanne Barseghian ne pouvait pas la lui accorder. La raison en est simple – la nouvelle présidente ou le nouveau président de l’Eurométropole sera désigné.e par un vote des 33 communes qui forment le Conseil de l’Eurométropole. Il ne s’agit pas d’un poste qui est attribué derrière des portes fermées. Et là, on constate l’habituel travers de la « gauche » en France : au lieu de combattre son adversaire politique, elle s’auto-déchire autour de la question : qui représente la « vraie gauche » ? Les électeurs et électrices s’en fichent – en revanche, si ces manœuvres politiques se soldent par une victoire de la « droite », le PS perdra toute crédibilité à Strasbourg. Catherine Trautmann joue gros, mais elle peut gagner.

Demain : la liste Fontanel-Vetter.

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