Encore un coup anti-strasbourgeois
Le soir du 9 juin, jour de l'élection européenne, une soirée médias permettra de suivre les résultats quasiment en temps réel. Sauf que cette soirée ne se passe pas à Strasbourg, mais à Bruxelles.

(KL) – Le soir du 9 juin, toute l’Europe attendra les résultats de l’élection européenne. Pour l’occasion, l’hémicycle du parlement se transforme en salle de presse et l’accès sera limité aux représentants des médias accrédités et au « personnel essentiel » du parlement. Mais cela ne se passe pas au siège du parlement qui se trouve à Strasbourg, mais à Bruxelles. La lutte pour le siège continue donc, mais Bruxelles, le fief de l’Europe des lobbys, semble mieux armée que Strasbourg. Pourtant, les Traités sont clairs – le siège du Parlement européen est Strasbourg et non pas Bruxelles. Un nouvel affront…
L’argument pour organiser cette soirée à Bruxelles et non pas au siège du parlement à Strasbourg, serait une meilleure structure permettant aux médias de faire des directs pour couvrir cette soirée. En quoi cette possibilité n’existerait pas à Strasbourg, est incompréhensible, surtout en considérant que par le passé, nous avions déjà des soirées électorales lors d’élections européennes à Strasbourg.
Ce sont de « petits » gestes comme celui-ci qui indiquent que la « bataille du siège » est toujours d’actualité. Pourtant, il convient de défendre la seule institution européenne démocratiquement élue dont le siège se trouve à Strasbourg. Bruxelles, pour de nombreux citoyens et citoyennes, est aujourd’hui le synonyme de l’Europe corrompue, de l’Europe des lobbys, de l’Europe d’Ursula von der Leyen, bref, de l’Europe qui a de plus en plus de mal de justifier son action. Engloutir le Parlement européen dans ce marais de « l’Europe des portes fermées », c’est continuer le travail de destruction de cette Union qui a déjà perdu la Grande Bretagne. La séparation des pouvoirs de la démocratie européenne voudrait que le parlement ne se trouve pas au même endroit que la surpuissante Commission européenne et le Conseil européen – concentrer tous les pouvoirs européens derrière les portes fermées bruxelloises où les lobbyistes rédigent des propositions de loi et les hauts dignitaires cachent des sacs d’argent liquide de provenance douteuse dans leurs appartements de service, n’est vraiment pas une bonne idée.
La soirée électorale à Bruxelles est l’annonce de la continuation de la « bataille pour le siège » et force est de constater que Strasbourg ne fait pas grande chose pour la défense du siège. La presse européenne à Strasbourg (si, si, elle existe!) devra donc suivre cette soirée devant la télévision où sur Internet – et Bruxelles se prépare à intégrer aussi le parlement dans ses structures dysfonctionnelles. L’urgente réforme des institutions européennes qui souffrent d’un manque de transparence et de proximité avec les citoyens et citoyennes européens, ne passera certainement pas par la récupération du parlement par la capitale belge. Pour défendre le siège du Parlement européen à Strasbourg, la ville doit enfin commencer à se comporter de manière plus européenne, à commencer par une identification visuelle comme capitale européenne. Ce qui est fait actuellement, ne suffit pas. La preuve – on n’aura pas de soirée électorale au siège du Parlement européen à Strasbourg.
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