Enfin !

Plus de 300 scientifiques demandent dans un manifeste publié dans « The Lancet » ce que d’autres demandent depuis des mois – une stratégie européenne contre la Covid-19. Car une pandémie ne peut pas être vaincue au niveau national.

L'Institut Max Planck à Göttingen - des chercheurs de cet institut ont lancé un manifeste qui mérite d'être lu. Foto: Reise Reise / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – C’est la scientifique allemande Viola Priesemann du célèbre Institut Max Planck à Göttingen qui a pris l’initiative et plus de 300 scientifiques ont signé ce manifeste paru dans « The Lancet ». Ce manifeste demande la mise en œuvre d’une stratégie européenne pour combattre la Covid-19. Pour arriver à baisser sensiblement le nombre d’infections, tous les pays européens devraient travailler ensemble. S’il est difficile à comprendre pourquoi même la science a mis des mois avant d’arriver à la conclusion que cette pandémie est tout, sauf une compétition nationale, il vaut mieux tard que jamais. Mais il y a fort à craindre que cette approche des plus sensées, ne trouvera pas d’écho au niveau des institutions européennes qui considèrent cette pandémie uniquement sur un plan financier.

Dans ce manifeste, les scientifiques demandent à ce que le nombre d’infections soit baissé, d’un commun effort européen, à un maximum de 10 infections pour 1 million d’habitants par jour – actuellement, le seuil recherché est de 50 infections pour 100.000 habitants par semaine. Et enfin, le monde de la science découvre l’Europe : « Une baisse des chiffres dans un pays ne suffit pas pour endiguer ce virus à long terme », disent les scientifiques, qui n’excluent pas non plus la nécessité de fermer temporairement des frontières. « Avec les frontières ouvertes et par un effet ‘ping-pong’, le virus peut être ramené à tout moment. Nous devons lui couper le chemin. »

Les scientifiques ont identifié les endroits où la propagation a lieu de manière presque effrénée – dans les écoles, aux lieux de travail et dans les transports. « En vue des chiffres élevés actuels, il ne sera pas possible de réduire le nombre de victimes », disent les scientifiques.

Pour les signataires, dont les éminents virologues Christian Drosten, Sandra Ciesek et Melanie Brinkmann, une stratégie européenne visant de réduire le nombre d’infections, aurait des effets positifs à tous les niveaux. Dès que le nombre d’infections et de victimes sera réduit, les entreprises et l’emploi en général pourront se refaire une santé. Toutefois, les scientifiques ne disent pas exactement comment une telle stratégie européenne devrait se présenter. Seul le concept de « l’immunité collective » est clairement rejeté. « Il faut arrêter de courir après ce phénomène, nous ne devrions même plus en parler », estiment les scientifiques pour qui cette approche a échoué.

Mais force est de constater que TOUTES les approches mises en œuvre par les états, ont échouées. Dans tous les pays européens, le taux d’incidence se situe au-dessus du seuil de 50 infections / 100.000 habitants / semaine – dans certains pays et dans certaines régions, ce taux atteint jusqu’à 2700, comme dans certaines régions de la Saxe.

Mais est-ce que l’Europe sera sensible à ce manifeste ? Pour beaucoup de gouvernements, la pandémie est surtout une occasion pour parader devant les médias pour se vanter de « mieux gérer que les autres », ce qui est une attitude qui frôle l’imbécilité. Eurojournalist(e) l’écrit depuis des mois : une pandémie ne peut, par définition, ne pas se combattre au niveau national. Les scientifiques ont compris. Mais est-ce que le monde politique sera en mesure d’agir, enfin, dans l’intérêt des peuples européens ? Actuellement, personne ne semble s’intéresser à autre chose que les campagnes de vaccination qui elles aussi, sont organisées différemment dans tous les pays.

Reste à espérer que face à cet échec collectif, le monde politique européen (ré-)découvre l’Union Européenne. Si, dans une telle situation, l’Europe devrait se montrer encore une fois incapable d’agit de concert, il sera difficile de répondre à la question « à quoi sert l’Europe ? »…

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