Entre Jean-Claude Juncker et le Dalaï Lama…

La semaine européenne à Strasbourg s’annonce intéressante. La seule chose à laquelle il ne faudra pas s’attendre, ce seront des solutions pour les nombreux problèmes européens.

Qui apportera des solutions aux problèmes européens ? Jean-Claude Juncker ? Le Dalaï Lama ? Personne ? Foto: Christopher Michel / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Cette semaine, l’Europe et certainement une partie du monde, regarderont de près ce qui se passera à la capitale européenne qui est la ville de Strasbourg. Mercredi, le président de la Commission Européenne Jean-Claude Juncker parlera devant le Parlement Européen et dressera un « état des lieux européen », tandis que le Dalaï Lama viendra en fin de semaine à Strasbourg pour dresser, lui, un « état des lieux spirituel » de l’humanité. Si ces deux visites intéresseront le public, il n’y a que peu de chances à ce que ces deux personnalités apportent des solutions.

Les problèmes européens deviennent chaque semaine plus lourds, et au lieu de diriger cette Europe en crise vers des solutions, les responsables persistent dans leurs erreurs et font du « patch-working » – sans s’attaquer réellement aux problèmes de fond. « Brexit », réfugiés, cavalier seul des « états de Viségrad », essor d’un nationalisme anti-européen, crise économique dans les pays du Sud de l’Europe, non-respect du pacte de stabilité, politique d’austérité, relation avec la Turquie – les problèmes sont tellement pressants qu’on ne s’on occupe plus. De toute manière, dans cette Europe intergouvernementale qui veut toujours fonctionner selon le principe de l’unanimité, aucune solution commune ne peut être trouvée puisqu’il y aura toujours un ou plusieurs pays à saboter d’éventuelles solutions. Peu étonnant que même les responsables européens se mettent à douter. Ainsi, le Commissaire Günther Oettinger estime que « l’Union Européenne est en danger de mort ». Même son de cloche chez le chef du groupe Euro, le Néerlandais Jéroen Dijsselbloem qui estime, lui, « que nous n’avons pas réussi à garantir la prospérité et la sécurité aux citoyens ».

Jean-Claude Juncker proposera, on le sait puisqu’il en a fait l’annonce au sommet G20, de prolonger le programme d’investissement européen qui veut mobiliser en trois ans, 315 milliards d’euros qui doivent provenir de sources publiques et privées. Actuellement, les investissements effectués s’élèveraient à 116 milliards d’euros et avec de telles sommes mobilisées, on se pose la question pourquoi des phénomènes comme le chômage des jeunes ne soient pas en net recul. Parce que cet argent n’est pas investi aux bons endroits ?

Avant cette rentrée européenne, l’Union Européenne est tellement fractionnée qu’il sera difficile de continuer avec des déclarations de bonne volonté comme celle qu’on entendra mercredi par Jean-Claude Juncker. Il y a une scission nord-sud, entre les pays du nord de l’Europe qui suivent toujours aveuglement la politique d’austérité de Merkel / Schäuble et les pays du sud qui eux, souhaitent des investissements publics pour pouvoir relancer leur économie ; il y a une scission ouest – est, concernant la question des réfugiés où soudainement, l’Autriche se rapproche des « pays de Viségrad » en refusant l’accueil de réfugiés, et pour le reste, l’unanimité européenne se limite dans le fait qu’on n’arrive pas à se mettre d’accord.

Et puisqu’on n’arrive pas à se mettre d’accord, l’agenda de la semaine parlementaire à Strasbourg ne prévoit pas beaucoup de discussions sur les questions brûlantes qui occupent actuellement l’Europe. Est-ce que le Parlement Européen aurait décidé de laisser les sujets importants à la Commission qui elle, ne cesse de déclarer de ne plus être en mesure d’apporter des solutions ?

Pourtant, lorsque l’on discute dans les couloirs avec les responsables politiques, presque tout le monde semble être d’accord : Oui, il faut une Europe fédérale, oui, il faut sortir de ce principe de l’unanimité, oui, il faudra être en mesure de prendre des décisions démocratiques à la majorité. Mais ça, c’est le « off ». En « in », les mêmes élus n’ont pas le courage de défendre cette position qui, pourtant, constitue la seule voie pour rendre l’Union Européenne à nouveau opérationnelle, efficace, positive.

Heureusement qu’en fin de la semaine, le Dalaï Lama rendra sa visite à l’Alsace. Il faut croire que la seule chose qui puisse encore sauver les institutions européennes, soit une impulsion divine. On verra bien si le Dalaï Lama l’apportera à Strasbourg…

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2 Kommentare zu Entre Jean-Claude Juncker et le Dalaï Lama…

  1. Alexis LEHMANN // 17. September 2016 um 9:48 // Antworten

    Le problème de L’UE c’est qu’elle a ,à la tête des 27 Nations , des “souverainistes” , qui n’ont dans leur tête que les intérêts électoraux nationaux et personnels! Aucun au fond ,n’est prêt à lâcher tout ou partie de sa souveraineté pour qu’un État POLITIQUE Europeeen puisse se former .Or, sans “État” la notion de ” citoyen EUROPEEN ” n’a aucun sens ….! .Il ne peut y avoir de citoyens sans État . Le Babel des langues c’est complexifié avec le Babel des Etats…Toute la Constituion est à revoir . Le bateau EUROPEEN n’avance que si tout va bien chez tous ( Trente Glorieuses!) , mais en période de difficultés il se casse en plusieurs morceaux…Pas de quoi inspirer la confiance de ceux qui s’y trouvent ,qui finalement aspirent à retrouver leurs esquifs d’origine ! Esquifs incapables de faire face seuls aux enjeux planétaires du 21 ième siècle .À mes yeux seule une solution fédérale ou confederale serait de nature à éviter le pire!

    • Eurojournalist(e) // 19. September 2016 um 12:04 // Antworten

      Nous sommes d’accord Alexis – il faut maintenant avoir le courage de passer d’une Europe intergouvernementale qui ne fonctionne pas, à une Europe fédérale qui elle, aurait une chance de fonctionner. Ceci dit, sans un nouveau projet politique, un simple changement de système ne suffira pas…

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