Entre «Willkommen in Deutschland» et le scandale «Volkswagen»…

Jean-Georges Mandon, le Président de la Fondation Entente Franco-Allemande à Strasbourg, commente ce qui se passe actuellement autour de l'image allemande.

Jean-Georges Mandon compte parmi les grands observateurs des relations franco-allemandes. Foto: Eurojournalist(e)

(Par Jean-Georges Mandon) – Deux images fortes marquent l’actualité franco-allemande des quatre dernières semaines : Les panneaux «Willkommen in Deutschland» tendus en direction des réfugiés en provenance des zones de combats du pourtour méditerranéen et le logo Volkswagen, «Das Auto»  que les téléspectateurs français connaissent à satiété.

Deux images qui incarnent la nouvelle normalité allemande ; le géant économique prend la tête du mouvement européen en matière d’accueil des réfugiés, conscient du devoir humanitaire primordial qu’a l’Europe, ne serait-ce qu’en vertu de son histoire récente. Il y a juste 70 ans, des milliers d’Européens, principalement d’origine allemande, avaient fui leurs territoires pour trouver refuge à l’Ouest, puis d’autres milliers en provenance de Hongrie, de Tchécoslovaquie, de Pologne, de Russie et de Roumanie s’étaient joints à ce mouvement. Curieusement nos partenaires de la «Nouvelle Europe» ne se souviennent guère de ces épisodes ! L’Allemagne s’en souvient très bien et fait un pas de plus, ce faisant vers la normalisation de sa place en Europe et sa réhabilitation dans le monde.

Puis arrivent les malheurs de «Das Auto», autre normalisation, négative cette fois-ci. Eh oui, l’Allemagne n’est pas à l’abri de l’arrogance industrielle, bien au contraire. Dans aucun pays européen, l’automobile tient une place aussi importante qu’Outre-Rhin. Symbole de réussite sociale, de prospérité générale et industrielle, de performance économique et technique, la voiture incarne davantage la nouvelle Allemagne dans la tête des gens que le P.I.B. du pays ou les prestations de son personnel politique. Qu’un géant industriel de la taille de Volkswagen puisse être pris en flagrant délit de tricherie technique dans un dossier aussi sensible que celui de la pollution atmosphérique est tout simplement traumatisant et marquera les esprits pendant longtemps encore… La normalité a donc frappé de nouveau, dans un mauvais sens, concédons-le !

Je vois d’ici quelques spécialistes de la germanophobie professionnelle se frotter les mains en éprouvant une dose de «Schadenfreunde». Qu’ils se rassurent, tout ceci fait partie de la lutte sans merci que se livrent les constructeurs mondiaux et où les arguments éthiques ne valent que dans un sens positif.

Nous attendons tous avec impatience les résultats des tests «aléatoires» sur les marques françaises et notamment celles qui font de leurs moteurs propres un argument de vente essentiel. Je ne me souviens pas les avoir beaucoup entendues ces temps-ci.Puis arrivent les malheurs de «Das Auto», autre normalisation, négative cette fois-ci. Eh oui, l’Allemagne n’est pas à l’abri de l’arrogance industrielle, bien au contraire. Dans aucun pays européen, l’automobile tient une place aussi importante qu’Outre-Rhin. Symbole de réussite sociale, de prospérité générale et industrielle, de performance économique et technique, la voiture incarne davantage la nouvelle Allemagne dans la tête des gens que le P.I.B. du pays ou les prestations de son personnel politique. Qu’un géant industriel de la taille de Volkswagen puisse être pris en flagrant délit de tricherie technique dans un dossier aussi sensible que celui de la pollution atmosphérique est tout simplement traumatisant et marquera les esprits pendant longtemps encore… La normalité a donc frappé de nouveau, dans un mauvais sens, concédons-le !

Je vois d’ici quelques spécialistes de la germanophobie professionnelle se frotter les mains en éprouvant une dose de «Schadenfreunde». Qu’ils se rassurent, tout ceci fait partie de la lutte sans merci que se livrent les constructeurs mondiaux et où les arguments éthiques ne valent que dans un sens positif.

Nous attendons tous avec impatience les résultats des tests «aléatoires» sur les marques françaises et notamment celles qui font de leurs moteurs propres un argument de vente essentiel. Je ne me souviens pas les avoir beaucoup entendues ces temps-ci.

L’ancien diplomate français et Consul de France en Sarre, Jean-Georges Mandon, dirige aujourd’hui la Fondation Entente Franco-Allemande (FEFA) à Strasboiurg.

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