Espionnage, contre-espionnage et contre-contre-espionnage…

Espionnage, contre-espionnage et contre-contre-espionnage. Les jeux de bac à sable de la politique mondiale devraient cesser immédiatement.

Cet homme aura déclenché une véritable remise en question du fonctionnement du monde. Foto: Eliza does / Wikimedia Commons / CC0

(KL) – Tous les grands et petits criminels espèrent pouvoir être traités comme les Etats-Unis. Malgré les preuves, malgré même les aveux des Etats-Unis d’avoir espionné le portable d’Angela Merkel, il n’y aura aucune suite judiciaire. Comme l’a exprimé le procureur fédéral Harald Runge, «les Etats-Unis ne voulaient pas nous aider à élucider l‘affaire». Quelle surprise. Et quel culot de la part des Etats-Unis ! L’ancien patron de la NSA Michael Hayden a déclaré que son pays n’était pas prêt à s’excuser pour cette mise sous écoute, mais qu’il présentait ses excuses pour le fait que cet espionnage ait été rendu public. Pourquoi plus personne se s’étonne ? Allez, on passe l’éponge, tout est pardonné…

En parallèle, l’occident est embêté – les Russes et les Chinois ont eu l’indélicatesse de jeter un coup d’œil sur les documents d’Edward Snowden. En réussissant, à ce qu’il parait, de déchiffrer les données. La Grande-Bretagne s’est dépêché de rappeler ses espions à la maison. Mieux qu’un roman de John Le Carré…

Donc, maintenant, les Russes et les Chinois connaissent non seulement les noms et les données des espions occidentaux dans des «pays hostiles», mais également des informations concernant le mode d’opération des MI5, BND, NSA et les autres. Il faudra donc qu’ils recommencent tout…

Voilà ce qui arrive en diabolisant des «lanceurs d‘alerte» comme Edward Snowden passé à l‘est malgré lui – plus rien ne peut être gardé secret et les milliards que le monde entier dépense pour s’espionner mutuellement, sont assez mal investis. Il serait largement moins onéreux si nos responsables prenaient l’habitude de mener une politique que l’on puisse débattre publiquement – au lieu de continuer à organiser leurs coups derrière des portes fermées en pensant que leurs agissements puissent réellement être gardées «top secret». Peut être faudra-t-il leur indiquer qu’après la Révolution Technologique, plus rien ne restera secret ? Autant jouer cartes sur table et économiser des sommes incroyables que nous dépensons dans les services secrets. Qui sont plus vraiment secrets.

Les sommes que les états gaspillent pour ces activités d’espionnage, seraient mieux investis pour, par exemple, combattre la faim dans le monde, pour sauver la Grèce, pour secourir les naufragés de la Méditerranée. Ces services secrets qui bouffent des sommes faramineuses, ne servent plus à grande chose, puisque tout le monde est au courant des activités des autres – si tout le monde fermait ces services, le monde pourrait enfin passer à autre chose.

Les révélations d’Edward Snowden auront eu l’effet d’un électrochoc qui perdure. L’homme aura réussi à faire vaciller toute cette belle construction d’espionnage, de contre-espionnage et de contre-contre-espionnage où tout le monde se sent un petit peu supérieur aux autres, sans se rendre compte du ridicule qui les caractérise tous. Seul bémol – ce ridicule nous coûte une fortune et il serait souhaitable de mettre un terme à ces jeux de bac à sable – l’argent utilisé pour les financer, pourrait servir à des causes bien plus nobles que ces activités imbéciles. Euh, et si l’Union Européenne trouvait enfin de courage d’accueillir le seul vrai héros de notre époque – Edward Snowden?

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste