Est-ce que Kellog & Fleitz peuvent stopper la guerre en Ukraine ?
Deux conseillers de Donald Trump ont présenté un plan de paix pour l'Ukraine que l'on devrait discuter sérieusement. Car il s'adresse aux deux côtés.

(KL) – Vous connaissez Keith Kellogg et Fred Fleitz ? Probablement pas, car ces conseillers, qui faisaient partie du Conseil National de la Sécurité américain durant la présidence de Donald Trump, sont des hommes de l’ombre. Mais cela ne les empêche pas d’avoir des idées. Ainsi, ils ont présenté un plan de paix pour l’Ukraine qui, selon les deux auteurs de ce plan, a été accueilli favorablement par le candidat à la présidence américaine, le fantasque Donald Trump.
Le principe de ce plan est simple – exercer une pression maximale, autant sur Vladimir Poutine que sur Volodomyr Zelenskyj, pour qu’ils se mettent enfin à la table des négociations pour convenir, dans un premier temps, d’un cessez-le-feu et ensuite, d’une paix durable accompagnée par des garanties de sécurité occidentales.
Pour y arriver, Kellogg & Fleitz proposent d’indiquer à l’Ukraine que d’autres livraisons d’armes et soutiens financiers n’interviendraient que si l’Ukraine se met à la table des négociations. Autrement, le soutien vital à l’Ukraine s’arrêterait. Pour que la Russie se met à négocier sérieusement, les Etats-Unis seraient prêts à armer l’Ukraine jusqu’aux dents, si jamais la Russie devrait refuser les négociations? Dans ce cas, les USA promettent que « l’Ukraine ait les moyens de battre la Russie sur le champ de bataille ».
Avant que ce plan de paix puisse sérieusement être discuté, il faudra attendre les résultats des élections américaines au mois de Novembre. Mais cela ne change rien à la qualité de cette proposition, car les « conditions » émises des deux côtés pour commencer des négociations, sont totalement irréalistes. Zelenskyj ne veut négocier qu’à partir du moment où le dernier soldat russe aura quitté le territoire ukrainien (ce qui n’arrivera plus) et Poutine veut seulement négocier si l’Ukraine retire toutes ses troupes des cinq régions annexées par la Russie, si le gouvernement ukrainien démissionne et si l’Ukraine accepte d’être désarmée (ce qui n’arrivera pas non plus). Pour casser cette spirale des impossibles, Kellogg & Fleitz proposent de jouer la carte de la force. Dans les deux sens.
L’Ukraine veut prolonger cette guerre et ne veut pas négocier ? Alors, elle le fera sans le soutien américain. La Russie veut prolonger cette guerre et ne veut pas négocier ? Alors, les Américains armeront l’Ukraine à un point où une victoire militaire semblerait possible, sachant que cela impliquerait forcément le risque d’une escalade nucléaire.
Les Européens devraient discuter ce plan avec les Etats-Unis, car la « stratégie européenne » se limite toujours au versement de milliards et de milliards d’euros (dont personne ne sait où ces sommes pharaoniques restent) et d’armes à gogo. Mais cela n’est pas une stratégie, mais un cadeau aux Rheinmetall, Blackrock & Cie., un cadeau qui coûte des centaines de milliers de vies humaines.
Finalement, ce serait à la Russie et à l’Ukraine de réagir à ce plan – autrement, les belligérants continueront le sacrifice de vies humaines et des infrastructures dans les deux pays. Cette proposition de Kellogg & Fleitz ne remet en rien la culpabilité de la Russie en question, mais elle vise la fin des tueries et de la destruction des infrastructures.
Evidemment, les négociations seront longues et difficiles. Mais si de telles négociations pourraient se dérouler sous le régime d’un cessez-le-feu, cela constituerait déjà un grand pas dans la bonne direction.
Ce plan de paix semble beaucoup plus prometteur que la pratique européenne qui consiste à continuer à commercer avec la Russie et de financer par ce biais, cette guerre pour la Russie, tout en finançant la défense ukrainienne. Et ça, ce n’est pas une stratégie, mais une aberration. On verra bien si ce sera la raison et le plan Kellogg & Fleitz qui aura une chance où si on continue à faire évoluer cette guerre vers la III. Guerre Mondiale dans un format nucléaire. Au choix, Kellogg & Fleitz semblent avoir la meilleure idée que les Européens.
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