Est-ce que la guerre en Ukraine a déjà commencé ?

«Prisionniers de guerre», mouvements de troupes, discours bélligérants – la situation en Ukraine s’empire de jour en jour.

Dans l'est de l'Ukraine, la propagande russe fonctionne. Les gens pensent devoir se défendre contre le fascisme. Foto: Andrew Butko / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – La situation en Ukraine va de mal en pire. Avec l’arrestation de 13 observateurs de l’OSCE, les «forces pro-russes» ont porté le conflit à un niveau d’escalade supérieur et il est difficile d’imaginer que cette nouvelle provocation ait eu lieu sans le consentement du gouvernement russe. Bien sûr, la Russie a annoncé vouloir intervenir en faveur de ces observateurs occidentaux, mais les paroles ne coûtent rien.

La population dans l’Est de l’Ukraine est totalement sous l’influence de la propagande russe. La pancarte sur la photo, malgré les erreurs d’orthographe, montre clairement que les gens dans les villes comme Donezk, Luhansk et autres pensent qu’il faille se défendre par la montée du fascisme concertée, dans leur perception, par les USA et l’UE. Un nouvelle fois, les Ukrainiens dans l’est du pays pensent qu’ils doivent défendre leurs terres contre le fascisme arrivant de l’ouest.

Mais nous ne somme plus à l’époque nazi, et l’aggression dont est victime l’Ukraine, vient cette fois de l’est. Parfois, il faut rappeler que c’est la Russie qui a annexé la Crimée et non pas des soldats de l’OTAN.

L’arrestation de ces 13 observateurs se base sur le fait que le groupe disposait de cartes indiquant les points de contrôle érigés par les séparatistes pro-russes. «Ils avaient l’air d’être des espions», déclarait le maire de Slawjansk, Wjatcheslav Ponomariov qui conteste vivement le gouvernement à Kiev qui, selon lui, ne dispose d’aucune légitimation démocratique. Drôle d’attitude pour un maire «auto-proclamé» et non élu… La «présentation» des prisonniers ou otages hier n’a rien arrangé.

Cette arrestation n’est autre que la prochaine provocation de Vladimir Poutine qui actuellement, est en train de tester ses limites. Le tout dans la perspective de voir comment les autres pays réagiront à ces actes de guerre. Le tout dans la perspective d’envahir l’est de l’Ukraine. «J’espère que l’évolution des choses ne m’obligera pas d’envahir l’est de l’Ukraine», a déclaré Poutine la semaine dernière. Pauvre chou ! Espérons que les choses ne lui forceront pas la main, puisqu’il ne veut surtout pas toucher à l’intégralité du territoire ukrainien. Ce qu’il a déjà prouvé en Crimée.

Il semble clair que la scission de l’Ukraine ne pourra plus être évitée. La question qui se pose est celle si cette scission pourra être opérée sans guerre ouverte qui coûterait la vie à de dizaines de milliers de gens. Mais des deux côtés, on manque d’interlocuteurs. La Russie, qui fait toujours semblant de ne pas être directement impliquée, n’enverrait que Lavrov dont les mensonges commencent à devenir grotesques. L’est de l’Ukraine ne dispose pas de responsables qui pourraient négocier avec le gouvernement de Kiev qui lui, ne représente pas non plus une entité en mesure de mener de telles discussions.

La situation en Ukraine devient une course contre la montre. Si la raison ne revient pas rapidement dans les discussions et les actes sur le terrain, nous nous trouverons alors aux bords d’une IIIe Guerre Mondiale.

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