Et après Poutine ?

A Moscou, les potentiels candidats à la succession de Vladimir Poutine tentent de se placer. 5 hommes espèrent décrocher un jour la présidence russe – mais c'est une femme qui a les meilleures cartes.

Est-ce que cette image montre Poutine avec celle qui pourrait lui succéder, Maria Zakharova ? Foto: Kremlin.ru / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Plus tôt ou plus tard, l’ère Poutine se terminera aussi. Que ce soit pour cause de maladie, que ce soit parce que la guerre en Ukraine suscitera la montée d’une opposition, peu importe. Vladimir Poutine ne pourra pas rester au pouvoir éternellement. Mais qui dirigera la Russie d’après-demain ? Est-ce que ce sera mieux ou pire ? Et qui sont les candidats à la succession du « Tsar » ?

Parmi les candidats à la succession de Poutine, il y a les apparatchiks et les outsiders. Et parmi les apparatchiks, on trouve l’éternel Dimitri Medvedev qui avait déjà remplacé Poutine à la présidence entre 2008 et 2012, puisque la Constitution n’autorisait pas à Poutine de faire plus de deux mandatures successives. Medvedev, ce serait Poutine II – depuis la guerre en Ukraine, Medveded multiplie les attaques verbales sur l’Occident et il essaye de se positionner comme le digne héritier de son patron.

Autre apparatchik, Igor Sechin aka « Darth Vader », le patron du géant pétrolier Rosneft. Ancien du KGB et depuis cette époque proche de Poutine, Sechin fait partie de grands financiers du système Poutine. Il doit son surnom à son apparence intimidante, mais s’il tire les ficelles derrière les coulisses, ses chances d’accéder à la présidence sont moindres.

Nicolaï Patrouchev est le plus âgé des potentiels successeurs de Poutine. A 70 ans, il dirige actuellement le Conseil de Sécurité de la Fédération Russe. Ennemi juré de l’occident, Patrouchev a fait toute sa carrière dans les services secrets russes, d’abord au KGB, ensuite à la tête du FSB. Déjà très puissant aujourd’hui, il contrôle aujourd’hui les organes de sécurité de la Russie et il n’est même pas certain qu’il aurait davantage de pouvoirs en tant que président.

L’actuel maire de Moscou, Sergej Sobjanin, ne compte pas parmi les proches de Poutine. Ancien de gouverneur de la région de l’Oural, il a fait une carrière exemplaire – depuis l’ouvrier en métallurgie jusqu’au fonctionnaire du parti, occupant différents postes. En tant que maire de Moscou, il s’est attiré la colère de 1,6 millions de Moscovites qui devaient quitter leurs logements en 2017, lorsque Sobjanin avait décidé de raser leurs immeubles dans le cadre d’une « loi sur les rénovations » où de nombreux observateurs soupçonnaient un coup de corruption majeur. Affichant depuis toujours une position plutôt neutre vis-à-vis de l’Occident, il pourrait être un successeur de Poutine « acceptable » pour l’Occident.

Ou bien, le « Wunderkind » de la politique russe. A 34 ans, Sergej Kirijenko était déjà ministre de l’énergie sous Boris Eltsine, avant de devenir, en 1998, ministre-président. Sous Poutine, Kirijenko, pas hostile à l’Occident, était chef de l’Agence Nucléaire de la Russie de 2005 à 2016. Depuis, il est directeur adjoint du cabinet du président et compte parmi les rares personnes jouissant de la confiance de Poutine. Toutefois, fils d’un père juif et d’une mère ukrainienne, Kirijenko réunit probablement trop de paramètres qui parleraient contre son élection à la succession de Poutine.

Mais pendant que les vieux hommes du Kremlin se battent pour la « pole position », une femme est en train de leur griller la politesse. Maria Zakharova (47), habile diplomate et faucon parmi les faucons, dirige actuellement le département de l’information et de la presse du ministère des affaires étrangères de la Russie. Entonnement, les déclarations les plus tranchantes proviennent actuellement non pas de son patron, le ministre Lavrov, mais d’elle. Depuis le début de la guerre en Ukraine, Zakharova se montre « plus Poutine que Poutine ». Très à l’aise sur la scène internationale, elle est actuellement interdite de séjour dans l’UE, au Canada et en Australie. Elle représente une nouvelle génération de responsables politiques qui défendent une vision ultra-nationaliste.

Lorsque l’on entend Maria Sacharova, on arrive à la conclusion qu’avec Poutine, la Russie n’a toujours pas touché le fond. Ceux qui lui succéderont un jour, risquent d’être encore plus brutaux, plus nationalistes et au moins aussi corrompus. Des perspectives peu rassurantes pour la suite.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste