Et ça continue encore et encore…

Allemagne - le syndicat des conducteurs de trains GDL lance sa troisième grève d'affilée : à partir de demain, jeudi, jusqu'à mardi la semaine prochaine.

A partir de jeudi, les gares allemandes se présenteront ainsi. Pendant 5 jours. Foto: Uwe Meis / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Après deux courtes grèves de deux jours chacune en début du mois d’Août, le syndicat des conducteurs de trains GDL lance une nouvelle grève, cette fois pendant cinq jours, de jeudi à mardi prochain. Pourtant, le postulat du syndicat et la proposition de la Deutsche Bahn sont très proches et les Allemands se posent la question si dans la situation actuelle, il est vraiment nécessaire de paralyser une nouvelle fois la circulation des trains au pays.

La différence entre le postulat du GDL et la proposition de la Deutsche Bahn semble minime. Le GDL demande une augmentation salariale de 3,2% sur les 28 mois à venir, tandis que la Deutsche Bahn propose une augmentation de 3,2% sur 40 mois. Même sur le principe d’une « prime Covid », le syndicat et la Deutsche Bahn sont d’accord, même si de nombreux observateurs se posent la question pourquoi les conducteurs de trains devraient toucher une telle prime, puisqu’ils n’ont pas expérimenté des contraintes aussi importantes que d’autres corps de métiers. Mais soit, le GDL saute sur l’occasion et il y a des chances à que les conducteurs de trains obtiennent ce qu’ils veulent.

Le chef du GDL, Claus Weselsky, est déterminé d’aller jusqu’au bout de sa démarche. Mais dans le fond, cette grève concerne moins les salaires des cheminots, mais la concurrence entre le GDL et l’autre grand syndicat de cheminots, l’EVG. Selon la législation allemande, seul le plus grand syndicat dans les grandes entreprises est autorisé à conclure des conventions collectives qui sont ensuite valables pour tous les salariés de l’entreprise. Actuellement, l’EVG compte plus d’adhérents que le GDL qui lui, essaye de se positionner comme le « meilleur » syndicat, dans l’espoir de gagner davantage d’adhérents parmi les cheminots allemands.

Le moment pour cette série de grèves est mal choisi. Pendant les cinq jours de grève qui viennent, les vacances se terminent dans deux Länder allemands et de nombreux voyageurs rentrent des vacances et doivent retourner au travail dès lundi. « Nous sommes désolés de causer des inconvénients aux voyageurs », dit Claus Weselsky, mais il est difficile d’y croire. A un moment où la Deutsche Bahn et le GDL sont presque d’accord sur les montants, il aurait été facile de se mettre également d’accord sur le calendrier de ces augmentations.

Après avoir enregistré des milliards d’euros de pertes dues à la pandémie et également suite aux terribles inondations du mois de juillet qui avaient détruit environ 600 km de rails, la Deutsche Bahn se trouve dos au mur. Ainsi, de nombreux observateurs reprochent au GDL de ne pas se comporter comme un « partenaire social », mais plutôt comme des « maîtres-chanteurs » qui profitent de la situation pour se positionner face à leurs concurrents de l’EVG.

Evidemment, une grève doit faire mal, c’est le propre de cet instrument de la lutte sociale. Evidemment, le GDL est en droit d’appeler ses adhérents à la grève, une fois cette grève votée par les adhérents. Mais un syndicat doit aussi assumer une responsabilité sociétale. Après tout ce que la population a enduré depuis le début de la pandémie, il est difficile à accepter que le GDL rend maintenant la rentrée aussi difficile pour le reste de la population qui elle, a déjà assez de problèmes.

Considérant que le seul point qui sépare la Deutsche Bahn et le GDL est le calendrier des augmentations salariales (vu la situation difficile, la Deutsche Bahn souhaite démarrer les paliers d’augmentation seulement en 2022, tandis que le GDL veut réaliser le premier palier immédiatement), une médiation aurait pu et du aboutir.

La Deutsche Bahn annonce toutefois vouloir assurer « environ 40% des trains » pendant cette grève. Si vous souhaitez voyager en train ces prochains jours en Allemagne, renseignez-vous d’abord sur le site Internet de la Deutsche Bahn ou bien, si possible, reportez votre voyage. Et bon courage !

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