Et ça se passe au cœur de l’Europe
Dans le conflit entre l’Espagne et la Catalogne, les acteurs principaux se comportent comme dans une cour de récréation. Il faudra aborder le problème autrement.
(KL/AK) Le bras de fer entre la Catalogne et l’Espagne continue. Mardi, à 15 heures, le parlement régional de la Catalogne voudrait élire Carles Puigdemont, actuellement « réfugié » en Belgique, comme président régional. Puigdemont voulait présenter son programme à distance, par vidéoconférence. Mais la Cour Constitutionnelle a jugé que le candidat Puigdemont, pour être valablement élu, devait être présent physiquement à Barcelone. Or il fait l’objet d’un mandat d’arrêt et serait incarcéré s’il entrait en territoire espagnol. La décision des juges constitutionnels de Madrid revient donc à empêcher l’élection de Puigdemont. Et la démocratie dans tout ça ?
L’obligation de présence au parlement catalan, assortie d’une interdiction de donner des procurations de vote (ce qui élimine tous les votes des élus actuellement incarcérés), montre où Madrid veut en venir. Mais cette façon de faire n’apaisera pas la situation. Au contraire, en stigmatisant ainsi Carles Puigdemont et sa garde rapprochée, Madrid crée un « martyr » de la cause catalane, ce qui risque d’empoisonner encore davantage les relations entre la Catalogne et l’Espagne pour de longues années.
Tant que les acteurs principaux du conflit, Rajoy et Puigdement, continueront leur bras de fer, aucune solution ne pourra être trouvée. Il serait préférable que l’Espagne et la Catalogne désignent d’autres négociateurs et qu’on lance un vrai débat, si possible en impliquant l’Union Européenne comme médiateur. Rajoy et Puigdemont ont apporté la preuve qu’ils ne sont pas capables de trouver une voie du dialogue et, avant que cette situation ne déraille complètement, il faudra agir et donner une autre direction à ce conflit. Avant que ce conflit n’allume la mèche du baril de poudre – la situation en Catalogne risque de connaître une nouvelle escalade ces prochains jours.
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