Et comment se passe la vie ailleurs en Europe ?

La vie dans la cité - le Conseil Municipal de Barcelone veut protéger mieux ses écoliers

Avec des mesures comme celle-ci, la ville de Barcelone compte "pacifier" les abords des écoles. Foto: Tommaso.sansone91 / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(Par Jean-Marc Claus) – Le Conseil Municipal de la ville de Barcelone a récemment annoncé la création d’ici 2023 de places devant deux cents écoles de la ville, ceci afin d’améliorer la qualité de l’air respiré par les élèves, réduire le bruit perçu dans ces établissements scolaires et en sécuriser l’accès.

Une étude réalisée cet automne montrait que la moitié des écoles de la capitale catalane était soumise à un niveau de pollution de l’air dépassant la limite légale. Pour Ada Colau, maire de Barcelone, ce projet est d’importance. Il ne s’agit pas seulement de créer des espaces sans voitures devant les écoles, mais aussi de ralentir la vitesse des véhicules motorisés qui circulent à leur proximité immédiate en baissant la limitation à 20 km/h, ceci devant réduire l’émission de rejets et accroître la sécurité des autres usagers de la voie publique. La présentation de ce projet s’avère en totale cohérence avec la déclaration de la ville en urgence climatique. Urgence climatique à laquelle la municipalité entend apporter des réponses concrètes et non de ronflantes déclarations d’intention comme on en entend que trop à chaque COP.

Évidemment, le sujet fait débat. Le plus grand des quotidiens espagnols, El País lance un forum numérique. Au delà des polémiques, il est intéressant de noter qu’il s’agit, comme le rapporte El Pais, de pacifier l’environnement scolaire.

Pacifier l’environnement scolaire : une expression qui prend tout son sens quand on regarde de près les conséquences désastreuses du tout-à-moteur. En Espagne, comme dans d’autres pays européens, nombre d’enfants sont déposés et récupérés à l’école en voiture. L’espace public ne doit pas être majoritairement occupé par les véhicules motorisés, et qui plus est à proximité des écoles. Il existe d’autres moyens de se déplacer, peu coûteux et bien plus sains. Encore faut il leur donner des voies de circulation et des espaces sécurisés. Par ailleurs, les parents jusqu’ici adeptes volontaires ou contraints du tout-automobile fonctionnant en mode drive-in à l’immédiate proximité des écoles, vont devoir repenser leurs modes de vie et réajuster leurs plannings en définissant de nouvelles priorités.

Aucun changement ne se fait sans un minimum de redistribution des cartes. En l’occurrence, ce sont les cartes de la ville qui, à proximité de deux cents écoles, vont changer. Cette initiative, dont Barcelone n’a pas la primauté mais mérite qu’on s’y arrête quant à son envergure, ne devrait-elle pas remonter jusqu’aux instances européennes et redescendre vers les différents pays de l’Union, non sous forme d’une directive absurde à retraduire et appliquer stricto sensu localement, mais comme un débat à mener avec de possibles initiatives référendaires ? Qui aurait la bêtise et l’inhumanité de s’opposer à la sécurisation des accès aux écoles et à l’amélioration de la qualité de l’air respiré par les enfants ?

Cependant, tout principe général, si généreux soit-il, ne peut trouver son application localement qu’en tenant compte des particularités de chaque situation ; et qui, mieux que les citoyens, connaît leurs réalités, leurs limites, mais surtout leurs possibilités ?

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