Et comment se présente le marché de l’emploi allemand réellement ?

Le marché de l'emploi allemand se porte bien. OK. Mais il y a aussi des choses qui clochent... Foto: Bettenburg at German Wikipedia / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – L’Allemagne est fière de son marché de l’emploi. Le taux de chômage au niveau national a encore baissé au mois de novembre pour se situer maintenant à 5,7%. Magnifique. S’il n’y avait pas toutes ces personnes dans des boulots à 1 €, les temps partiels, les programmes du marché de l’emploi… on estime à environ 1 million le nombre de personnes se trouvant dans de tels programmes et qui, bien entendu, disparaissent des statistiques. Si vous ajoutez ces personnes qui effectivement, n’ont pas d’emploi régulier, le taux de chômage passerait de 5,7% à environ 7,5% au niveau national. Mais regardons la situation en Pays de Bade voisin.

Dans l’Ortenau, le taux de chômage a augmenté au mois de novembre. Oui, vous avez bien lu, il a augmenté. De 0,1%. 121 personnes se sont ajoutées aux chercheurs d’un emploi, ce qui donne un taux de chômage de 3,2%. Excellent chiffre ? Oui, bien sûr. Une bonne nouvelle ? Bien sûr. Surtout pour les Alsaciens qui vivent à proximité de la frontière et qui voudraient travailler de l’autre côté du Rhin. Mais est-ce vraiment plus qu’une prise de vue instantanée ?

La télévision allemande en a parlé cette semaine – ce million de personnes sans emploi que l’on sort des statistiques, ont beau embellir les statistiques, mais ils existent quand même. Peut-être pas dans les statistiques, mais dans la vie réelle. Ce sont des personnes en chair et en os – les exclus de la société allemande. Et leur sort est encore bien plus triste que celui des chercheurs d’emploi. Car eux, au moins, ont encore de l’espoir. L’espoir de retrouver une vie normale, un boulot, une paie. Ceux que l’on éjecte de ce circuit, pour les « caser » dans des programmes, des boulots à 1 € et d’autres voies sans issue, ils savent que pour eux, c’est terminé et qu’ils ne s’en sortiront plus.

Qui gagne alors dans ce petit jeu des chiffres ? Le marché de l’emploi ? Non. Les chercheurs d’emploi ? Certainement pas. Les professionnels de ce marché de l’emploi (qui font très souvent un travail remarquable, comme dans notre région où la coopération entre l’ANPE allemande et le Pôle Emploi est exemplaire, il faut le dire…) ? Non plus. Les seuls à profiter des statistiques embellies, ce sont les responsables politiques qui briguent les prochaines échéances électorales. Ceux qui en paient le prix, ce sont les plus faibles membres de notre société.