Et de trois…

Martin Schulz et Hannelore Kraft - les perdants en NRW. Foto: Olaf Kosinsky / konsinsky.eu - Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0de

(Par Alain Howiller) – La CDU elle même n’osait pas trop y croire : pourtant, les sondages soulignaient qu’en Rhénanie du Nord-Westphalie (NRW) où on votait ce Dimanche 14 Mai, le parti progressait tandis que le SPD perdait du terrain dans ce Land, fief historique des sociaux-démocrates. Les sondeurs avaient vu juste : en votant à 33% pour la CDU, les électeurs ont mis un terme à la domination du SPD allié aux Verts.

Le SPD recueille 31,4% des voix (-7,9% par rapport aux élections de 2012, alors que la CDU progresse de 6,7%) alors que ses alliés, les Verts, s’inscrivaient également en repli avec 6,4% des voix (- 5%). Le résultat de la CDU ouvre vraisemblablement la voie à une alliance avec le parti libéral FDP qui bénéficie de 12,6% des voix (+ 4%) et permettrait à une coalition CDU/FDP de disposer d’une courte majorité.

Schulz sur la sellette ! – La victoire au Parlement Régional de Dusseldorf est la troisième remportée, cette année, par le parti d’Angela Merkel qui avait, précédemment, gagné les élections en Sarre (26 Mars) puis au Schleswig-Holstein (le 7 Mai). La défaite du SPD en NRW est d’autant plus cuisante que c’est de ce Land qu’est originaire Martin Schulz, le candidat social-démocrate à la succession d’Angela Merkel.

L’ancien Président du Parlement Européen qui s’était beaucoup investi dans la campagne de la ministre-présidente Hannelore Kraft battue dimanche dernier, a commenté le résultat d’un sobre(!) : « Le SPD vient, tout comme moi à titre personnel, de vivre une journée sombre… Mais nous sommes un parti qui a l’habitude de se battre ! » Il compte encore sur un « effet Schulz » grâce au programme que le SPD publiera le mois prochain.

Tandis que Hannelore Kraft assume sa défaite et annonce qu’elle abandonne tous ses fonctions – y compris la présidence du parti dans le Land, la chancelière, depuis Berlin, s’est félicitée d’une victoire qui accompagne les succès que sa politique enregistre actuellement.

Macron attend Berlin ! – Alors que Schulz se débat dans la tempête, les sondages créditent la CDU entre 34 et 36% d’intentions de vote pour les élections du 24 Septembre alors que le SPD est retombé à 28/29%, le taux de chômage a glissé sous la barre des 6% alors que un million de postes de travail restent inoccupés(!). Les exportations continuent de progresser, les rentrées fiscales viennent encore de dépasser les prévisions et la conjoncture a enregistré un +0,6% pour le seul premier trimestre 2017 !

Tout porte à croire que le Président Macron retrouvera Angela Merkel comme chancelière, après les élections de l’automne. Retrouvera-t-il aussi Wolfgang Schäuble -et sa rigoureuse politique d’austérité- au poste de Ministre des Finances ? Sans pouvoir pour autant renoncer à ses propres projets de réformes et de réduction des déficits, trouvera-t-il, à Berlin, la souplesse que les Traités Européens réclament de ceux qui réussissent trop bien et qui devraient privilégier une relance par la consommation, au bénéfice des partenaires économiques de l’Allemagne ? La relance de l’Europe sera-t-elle au bout du chemin ?