Et finalement, la lave s’échappe !

Après avoir montré des signes d’activité intense depuis près d’un mois, le système volcanique du Sud-Ouest de l’Islande, le Krýsuvík, est entré en éruption le 19 mars dans la soirée.

Une cheminée du col Fimmvörðuháls, active en 2010, visuellement comparable à l’une de la Fagradalsfjall. Foto: Boaworm / Wikimédia Commons / CC-BY 3.0

(Anouchka Braig) – Voilà près d’un mois que les vulcanologues islandais se questionnaient, au sujet d’une entrée en éruption du système volcanique de la péninsule de Reykjanes, la Reykjanesskagi. Elle s’est finalement produite le 19 mars au soir, teintant de rouge l’horizon au-delà de Reykjavik, à une quarantaine de kilomètres de là.

D’abord supposées au niveau du Mont Keilir, les coulées de laves s’échappant du système de Krýsuvík, le long d’une faille d’environ 500m, ont finalement pour origine Fagradalsfjall, montagne volcanique située quelques kilomètres au Sud-Ouest de Keilir.

Comme annoncée par les scientifiques locaux, l’éruption est de type effusif. Les coulées de laves sont très localisées, à environ 1km autour de la source, et se sont atténuées dès le second jour. Cependant, elles pourraient durer plusieurs années ! Ce fut le cas lors de la dernière éruption du site, il y a de cela 900 ans.

La zone étant inhabitée, cette éruption ne représente aucun danger pour la population islandaise. Restant cantonnée autour de la faille, la lave aura tendance à s’agglutiner plutôt qu’à gagner du terrain. A quelques kilomètres à peine du lieu de l’éruption, l’aéroport de Keflavík, tout comme le petit port de Grindavik, ne sont pas menacés. Le trafic aéroportuaire est donc maintenu.

Cette éruption n’est ainsi en rien comparable à celle d’Eyjafjallajökull, il y a de cela 11 ans ! Mais l’accès au site de la Fagradalsfjall est déconseillé pour le moment. En effet, la région autour de l’éruption a atteint un pic de pollution dangereux, en raison des gaz s’échappant du volcan. Mais ces gaz ne devraient pas être nocifs sur des territoires plus éloignés.

De plus, des intempéries balayent actuellement la Reykjanesskagi : averses de neige, de grêle, vents forts et mauvaise visibilité sont au rendez-vous. Malgré les conditions climatiques et le danger que représentent les émissions de gaz, plus de mille de personnes se sont déjà rendues sur place, pour observer l’éruption.

Les autorités locales surveillent les curieux, les recadrant lorsqu’ils s’approchent trop de la lave. Les secouristes également présents, disposent d’un appareil avertissant des pics de dioxyde de souffre.

Malgré tout, dans la nuit du 21 au 22 mars, plus de quarante personnes ont du être secourues, la plupart pour des états d’épuisement, d’hypothermie, ainsi que pour quelques accidents mineurs. D’autres s’étaient carrément égarés. La dernière personne recherchée par l’hélicoptère des garde-côtes, a quitté les lieux le 22 mars en milieu de matinée, saine et sauve.

La protection civile exhorte actuellement la population, et les touristes, à ne pas se rendre sur le site de l’éruption. Tant qu’un accès réglementé au site n’aura pas été mis en place, et que l’air alentour restera nocif, la zone sera considérée comme dangereuse.

Même si ces conditions prendront du temps à être réunies, on peut donc s’attendre à ce que l’éruption puisse devenir observable, de façon règlementée. Et ceci, pendant éventuellement plusieurs années !

L’activité d’un volcan, même de très loin, serait un phénomène singulier de plus à observer en Islande, au même titre que geysers et aurores boréales. De quoi relancer de plus belle le tourisme ! Pour le moment, l’éruption est visible en vidéo live ici !

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