Et la crise économique ?

Le Centre de Placement Transfrontalier à Kehl est l'adresse de choix pour les chercheurs d'emploi alsaciens. Mais seulement en "temps normaux"... Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Si aujourd’hui, 10.050 personnes sont inscrites au chômage dans l’Ortenau voisine. Pour ces 10.050 personnes, il s’agit d’une situation très difficile, mais on constate surtout que la situation pourrait être largement pire. A un moment où de nombreuses entreprises et boutiques doivent mettre la clé sous la porte, une baisse du taux de chômage surprend. Et si l’Ortenau, le Pays de Bade ou même le Bade-Wurtemberg échappaient au « tsunami économique » qui se dessine déjà ?

Les chiffres sont excellents, c’est vrai. Mais si ces chiffres sont des plus encourageants, il reste le problème du chômage partiel qui dure depuis un an et qui touche de dizaines de milliers de salariés dans l’Ortenau. Les chiffre exact est difficile à déterminer, car les entreprises disposent d’un délai de 3 mois pour déclarer le chômage partiel dans leurs entreprises et par conséquent, les chiffres paraissent toujours en décalage de 3 mois. Mais on sait que cette mesure concerne un nombre important de salariés qui eux, se transformeront en « vrais » chômeurs si jamais l’entreprise qui les emploie, doit jeter l’éponge.

Horst Sahrbacher, le patron de l’Agence pour l’Emploi de l’Ortenau, arrive à la même conclusion : « Depuis plus d’un an, nous vivons avec cette pandémie Covid-19 et celle-ci a eu un fort impact sur le marché de l’emploi régional. Heureusement que le nombre de chercheurs d’emploi ait un peu baissé par rapport au mois précédent, mais leur nombre se situe clairement au-dessus du mois de référence l’année dernière. Normalement, le marché de l’emploi connaît une amélioration au printemps, ce qui n’est pas le cas cette année, car de nombreuses entreprises dans les domaines de l‘hôtellerie, de la gastronomie, des loisirs et du tourisme n’ont pas pu reprendre leur activité. Le chômage partiel continue à jouer un rôle important que de nombreuses entreprises dans l’Ortenau utilisent pour éviter des licenciements ».

Pourtant, lorsque l’on se balade dans les villes de la région, on voit de nombreux panneaux qui indiquent la fin de l’activité, les dernières démarques, des beaux à céder. L’hécatombe des petites entreprises a commencé et si aujourd’hui, les chiffres du marché de l’emploi sont plutôt encourageants, on a toujours l’impression que la situation peut se dégrader d’un instant à l’autre. Ce qui, après une semaine de paralysie partielle de l’économie, ne serait pas surprenant.