Et le franco-allemand ?

Ils sont nombreux à se demander pourquoi la Fondation Entente Franco-Allemande (FEFA) dont la relation franco-allemande est la raison d’être, garde le silence dans le contexte de crise actuel ?

Jean-Georges Mandon préside la FEFA, l'un des grands acteurs dans les relations franco-allemandes. Foto: Claude Truong_Ngoc / CC-BY-SA 3.0

(Par Jean-Georges Mandon) – Si, face aux difficultés dans le franco-allemand, la FEFA garde son silence, il y a deux raisons principales. La première est d’ordre matériel ; notre mission nous impose une présence sur le terrain de la coopération, notamment transfrontalière et tous ceux qui œuvrent dans ce domaine savent qu’il est extraordinairement chronophage. Il reste peu de temps pour des spéculations sur la meilleure façon de relancer le dialogue Paris-Berlin. Cela ne veut pas dire que nous n’ayons pas notre idée sur la question !

La deuxième raison tient au bon sens. Il serait illusoire d’imaginer une telle relance à moins de huit semaines du premier tour des élections présidentielles françaises. Aucun candidat français ne dépasse pour l’heure le terrain des lieux communs. Aucune vision, sauf celles de M. Fillon, peu amène et celle de Marine Le Pen, germanophobe comme à son habitude, n’est perceptible dans leurs propos et il paraît sage d’attendre…

Cela est dramatique, le mot n’est pas trop fort, car le temps presse : l’inaction du tandem est catastrophique face à la situation européenne et le Président de la commission semble s’en être rendu compte puisqu’il veut quitter le navire. Quel homme courageux !

Alors, en attendant que chacun retrouve une »capacité d’agir », quelque part au milieu de l’automne, ne pourrait-on pas concevoir aussi bien à Paris qu’à Berlin, quelques voix autorisées et ayant autorité s’élèvent pour dire ce qu’il paraît possible et souhaitable d’entreprendre pour sortir de la misère ambiante. Jamais depuis plus de 60 ans celle-ci a atteint un tel stade de déliquescence. Que les historiens me pardonnent, mais je ne peux m’empêcher de penser à l’état d’esprit des démocrates européens en 1933 ; une sorte de paralysie devant la catastrophe annoncée qu’ils voyaient s’approcher sans bouger avec l’espoir fou d’y échapper…

Réveillez-vous, bon sang !

Jean-Georges Mandon, ancien diplomate et Consul de France en Sarre, préside aujourd’hui la Fondation Entente Franco-Allemande (FEFA) à Strasbourg.

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