Et l’extrême-droite allemande insiste lourdement…

Le candidat AfD à la vice-présidence du Bundestag, Albrecht Glaser (75), jeune porteur d’espoir de la politique allemande, a échoué trois fois lors de l’élection. Mais l’AfD maintient son candidat.

Albrecht Glaser, porteur d'espoir de l'AfD, au regard chaleureux et empathique... Foto: blu-news-org / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Il fallait s’y attendre. L’extrême-droite allemande, élue avec 94 députés au 19e Bundestag, n’est pas entrée au parlement allemand pour y faire de la politique, mais pour déranger les processus et pour abuser du parlement comme tribune populiste. Comme elle le fait déjà dans les différents parlements régionaux. L’exemple de son candidat à la vice-présidence du Bundestag en dit long…

Selon le règlement, chaque groupe peut nommer un vice-président du Bundestag qui, lui, doit être confirmé par un vote. Généralement, les candidats à ce poste ne rencontrent aucun obstacle, on les élit tout simplement. Mais ce n’est pas le cas d’Albrecht Glaser. Le vaillant vieillard qui, du haut de ses 75 ans, méprise en général la communauté musulmane vivant en Allemagne, n’a pas été accepté par les autres partis. Et pour cause.

La présence de 94 députés d’extrême-droite au Reichstag (le bâtiment historique où siège le Bundestag) jette une très mauvaise lumière sur l’Allemagne et réveille des souvenirs plus que désagréables. Et la Haute Représentation du peuple allemand ne peut pas être co-présidée par un identitaire pur et dur qui est, à lui tout seul, le symbole de ce que l’Allemagne a de pire à proposer.

Pour faire court – les autres partis n’acceptent pas le candidat Albrecht Glaser. En bons démocrates, ils ont proposé à l’AfD de nommer un autre candidat, car il ne s’agit pas de priver l’AfD d’un poste auquel elle a droit, mais d’empêcher un tel personnage d’accéder à un poste aussi exposé. L’AfD ne l’entend pas de cette oreille, l’occasion est trop belle pour, comme dirait le président français Emmanuel Macron, « foutre le bordel ». Et c’est ce que l’AfD est en train de faire.

Mais les extrémistes pourront présenter et représenter Albrecht Glaser autant de fois qu’ils voudront, l’homme ne sera pas élu. Ce qui laisse l’AfD avec exactement deux possibilités : soit elle change de candidat, soit elle se passe de ce poste de vice-président du Bundestag qui, théoriquement, lui revient.

Mais cet incident montre déjà à quoi il faudra s’attendre avec l’extrême-droite au parlement. Dépourvue d’idées constructives, l’extrême-droite s’amusera à utiliser les institutions politiques pour un « show », pour déranger les autres, pour « démontrer » que la politique est pourrie. Ce n’est pas étonnant que les élus de ce parti d’avant-hier ne sachent pas se tenir au parlement. Ce qui est étonnant, c’est que six millions d’Allemands aient eu la mauvaise idée de voter pour ces populistes, xénophobes et néonationalistes.

Quatre ans. Il faudra supporter cette bande pendant quatre ans, qui risquent de paraître longs. Vivement 2021…

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